Accédez ici au diaporama de la communication.
Titre : La discuthèque, espace de médiation entre « l’être et l’apprendre » au collège
Mots-clés : Collège – discuthèque – groupe de parole
Le suicide[1] représente encore aujourd’hui en France la 2ème cause de mortalité (après les accidents de circulation) chez les 15-24 ans (16,3 % du total des décès). En 2010, le dernier baromètre santé de l’I.N.P.E.S. montrait que près de 10% des 15-30 ans avait connu un épisode dépressif caractérisé. Le rapport de l’I.N.P.E.S [2] (2004)[3] préconisait la création, dans les établissements scolaires, de lieux d’expression institutionnalisés pour les adolescents.
La satisfaction ou l’insatisfaction par rapport à la vie familiale, semble jouer un rôle fondamental dans les pensées suicidaires. Les jeunes scolarisés qui disent être mécontents de leur vie de famille, sont huit fois plus nombreux à avoir eu des pensées suicidaires pendant l’année, que ceux qui s’en disent très satisfaits (26 % contre 3 %, I.N.P.E.S. 2004).
Nous nous sommes ainsi interrogé sur la pertinence, les conditions et les effets de la mise place d’un espace de parole au sein de l’enceinte scolaire : quelle(s) intervention(s) pour quel(s) effet(s) ? En quoi la construction d’un dispositif institutionnel (au sens de G. Mendel[4]), va t’il permettre l’émergence d’une dimension psychosociale chez les participants ?
Dans un collège du sud de l’île de La Réunion, a été crée un dispositif innovant dénommé discuthèque par une collégienne participante. Le nom est resté et ce dispositif en place depuis 5 ans est animé par 3 enseignants bénévoles, ayant bénéficié d’une formation à l’écoute active.
Sous forme de groupe de 8 collégiens au maximum, les jeunes se retrouvent dans un espace dédié, à raison de 6 séance espacées d’une semaine. Les sujets abordés sont libres et concernent en premier lieu la famille et la sexualité. Ils viennent spontanément (recommandés par un camarade y ayant déjà participé) ou sont orientés par les enseignant et/ou le personnel d’éducation. Ce dispositif s’inscrit par ailleurs en parallèle des heures de vie scolaire, prévues dans l’emploi du temps des élèves, animées par des assistants d’éducation.
A la suite des travaux de Gavarini. L. & Lesourd, S. (2009)[5], nous dégagerons les impacts du dispositif à partir d’un recueil de données sous forme d’entretiens et de questionnaires adressés aux élèves et aux enseignants. Au cours de notre communication, nous présenterons de manière détaillée le dispositif dans son environnement. De plus à partir de l’analyse des bilans des élèves en fin de session, nous préciserons les enjeux du dispositif en terme de mieux-être de l’enfant, de socialisation de l’élève apprenant au sein de la communauté éducative, dans un « mieux vivre ensemble » (Fortin, 2001)[6].
Biographie
Michaël VAUTHIER. Enseignant-chercheur en psychologie à l’E.S.P.E. île de La Réunion. Psychologue, psychothérapeute. Depuis 1996, consultations auprès des étudiants en Service Universitaire de Médecine Préventive et Promotion de la Santé.
[1] http://www.sante.gouv.fr/etat-des-lieux-du-suicide-en-france.html [2] L’I.N.P.E.S ou Institut national de prévention et d’éducation pour la santé est un établissement public administratif français placé sous la tutelle du ministère chargé de la Santé. [3] Perrin-Escalon H., Hassoun J., (2004). Adolescence et santé. Constat et propositions pour agir auprès des jeunes scolarisés. Coll. La santé en action. I.n.p.e.s ed. [4] Mendel, G., (1974) Sociopsychanalyse n°4 (Sociopsychanalyse dans une institution éducative), Payot, Paris. [5] Gavarini. L. & Lesourd, S. (2009). Rapport de fin de projet CopsyEnfant, ANR05-BLANC. [6] Fortin. J, (2001). Mieux vivre ensemble dès l’école maternelle. Hachette Education.