GUEDAT-BITTIGHOFFER Delphine

Titre : L’intervention éducative auprès des élèves allophones au collège : évolution des préconisations officielles entre 2002 et 2012 et contextualisations locales dans 4 dispositifs d’accueil 

Mots clés : élèves allophones – français langue seconde – apprentissage – dispositifs d’accueil 

Notre recherche est issue de notre travail de thèse qui porte sur l’apprentissage du FLS (Français langue seconde) par les élèves allophones au collège en France. Nos données ont été recueillies in situ entre janvier 2011 et mai 2012 au sein de quatre académies (Créteil, Grenoble, Nantes et Toulouse). Pour mener à bien nos observations en classe, nous avons eu recours  à un outil de recueil de données mis au point dans le cadre du projet Socrates/Lingua et présenté par Tupin (2001). Il s’agit du carrousel de l’implication. Nous avons adapté cet outil à notre propre recherche. L’objectif du carrousel d’implication, que nous avons nommé « carrousel d’activités », réside dans l’observation fine des apprenants dans les différentes séances. Par ailleurs, nous avons mené des entretiens semi-directifs structurés (Blanchet & Gotman, 2006) en adoptant une posture compréhensive (Kaufmann, 2007) fondée sur un effort empathique (Duschene, 2000) auprès de 55 élèves allophones scolarisés au collège. Pour l’analyse du corpus, nous avons eu recours à des analyses thématiques verticales, horizontales et transversales (Blanchet & Gotman, 2006 ; Bardin, 2007).

L’objet de cette contribution se situera au niveau macro contextuel (Tupin, 2006 et 2012) de l’intervention éducative. Nous voulons en effet examiner les préconisations institutionnelles en ce qui concerne la scolarisation de ces apprenants au travers des deux dernières circulaires publiées (2002 et 2012). Il importe tout particulièrement d’analyser l’évolution de ce discours face à la situation de ces élèves qui se retrouvent très souvent placés en situation d’échec (Commission européenne, 2008 ; Guedat-Bittighoffer & Dat, 2012) notamment par des orientations post 3ème contrariées (Moro, 2012) alors que leur structure cognitive est porteuse potentiellement d’apprentissage via leur répertoire langagier plurilingue[1] (Cummins, 2001 ; Hufeisen & Gibson, 2003 ; Hamers, 2005 ; Véronique, 2009).

Notre propos s’articulera en deux temps : tout d’abord, nous étudierons les principales injonctions ministérielles en ce qui concerne tout particulièrement le concept de l’inclusion en opposition avec le concept d’intégration (Plaisance et al 2007), les nouvelles désignations de ce public et les dispositifs de scolarisation qui les accueillent. Puis, nous verrons comment ces recommandations se déclinent dans quatre départements au travers de l’étude du parcours de quelques élèves allophones rencontrés au cours de notre recherche. Ce double mouvement permettra de confronter le niveau macro-contextuel au niveau micro-contextuel de l’intervention éducative.


[1] Nous empruntons ici l’expression répertoire langagier plurilingue au sens où l’entend Coste, 2002 cité par Rosen 2005.

Bibliographie

  • Hamers, F.J. (2005). Le rôle de la L1 dans les acquisitions ultérieures. In L.F. Prudent, F. Tupin & S. Wharton (Eds.), Du plurilinguisme à l’école. Vers une gestion coordonnées des langues en contextes éducatifs sensibles (pp. 271-292). Peter Lang : Berne.
  • MEN. (2012). Circulaire n°2012-141 du 2-10-2012. Organisation de la scolarité des élèves allophones nouvellement arrivés. Bulletin officiel de l’Education nationale, n°37.
  • Tupin, F., & Lenoir, Y. (2012). Les pratiques enseignantes entre instruire et socialiser. Regards internationaux. Presses de l’Université de Laval.

Biographie de l’auteur

Certifiée lettres-modernes avec une mention FLE obtenue à l’Université de Strasbourg, nous avons enseigné le FLM dans des collèges et des lycées. Nous avons également enseigné le FLE à l’école européenne de Mol en Belgique et à l’Alliance française de Cambridge en Angleterre. A partir de 2005, nous sommes devenue enseignante de FLS auprès d’élèves allophones dans une CLA (Classe d’accueil) en Seine-Saint-Denis puis en classe ordinaire dans un collège du centre-ville de Nantes. En 2009, nous avons obtenu un Master 2 Recherche FLE à l’Université de Nantes et nous faisons actuellement une thèse sous la direction de Frédéric Tupin et co-dirigée par Marie-Ange Dat au CREN. Cette thèse porte sur l’apprentissage du FLS par les élèves allophones dans quatre académies.

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