PEEDOLY Kaviraj Sharma

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Titre : Une sociodidactique de l’oral : Questionnements sur cette intervention éducative à Maurice

Mots-clés : sociodidactique – oral –  évaluation – auto-évaluation

Le français à l’oral n’est pas enseigné à Maurice pour diverses raisons. Cette composante n’est pas évaluée jusqu’ici même si le National Curriculum Framework Secondary (NCFS) – qui est le document-cadre mauricien en ce qu’il s’agit de curriculum – l’intègre dans les compétences à viser et à atteindre chez les étudiants en termes de production et d’expression orale. Pour assurer cette ‘intervention’ et pour ne pas adopter des solutions bricolées (Tirvassen, 2009), la façon de procéder a été la suivante : sonder les enseignants de français avant de mettre sur pied une intervention (qui devait déjà exister puisque le NCFS est un contrat tacite entre le Ministère et les enseignants) en première année du cycle secondaire.

Mon intervention sociodidactique implique, dans son implémentation, une auto-évaluation des étudiants, une évaluation des étudiants par les enseignants pour déterminer les niveaux de référence selon le Cadre européen commun de référence pour les langues et finalement une évaluation formative souple qui sera éventuellement formalisée et rendue sommative pour des besoins d’intégration au système en vigueur mais aussi pour que la composante orale ait sa valeur dans un système centré sur les examens. Vient ensuite la question de la formation des enseignants – comment ont-ils été formés à faire cette évaluation et qu’en pensent-ils ?

L’évaluation est le moteur de cette intervention et elle est la clef pour rendre homogène la pluralité des formes qu’elle pouvait prendre avant sa formalisation. Les descripteurs et les compétences à évaluer sont délimités spécifiquement pour aussi arriver aux aspects qualitatifs communs à évaluer. Des exemples de tâches (dans la logique actionnelle) sont donnés et les enseignants ont la possibilité de la flexibilité du moment qu’ils évaluent les compétences visées avec le cadre posé de l’évaluation. Le cadre des tâches à effectuer se situe dans les six approches de l’oral (Maurer, 2011).

Le français s’enseigne à l’oral dans la zone d’éducation linguistique plurielle (Tirvassen, 2011) qui est la zone mauricienne où l’instruction se fait dans une langue autre que la langue maternelle. Enseigne-t-on dans ce cas de figure une/la langue française ou des conceptions de cette langue ? Quelles sont ces normes ? Y-a-il une norme objective, une norme impérative ou une norme subjective (Guennier, 1982)? Ou bien les trois ? Cette interrogation de la norme nous mène dans la direction aussi que pose Vlassov (in Ozolina, 2002)) dans le processus d’évolution de la norme.

Nous essaierons de répondre à ces interrogations en nous focalisant surtout sur cette problématique :

  •  Il s’agit principalement de ceci – évaluer. Pourquoi et comment ? L’auto-évaluation aura-t-elle une pertinence pour les étudiants ? L’évaluation selon les niveaux de référence du CECRL fait-elle sens ? Ou bien sommes-nous simplement en train d’en faire un cadre de révérence (Puren, 2007) ?

Ces questionnements sont basés sur les réponses à des questionnaires administrés aux enseignants impliqués dans cette intervention et aussi sur la première rétroaction de la mise en place du projet d’intervention.

La suite de cette intervention sur le terrain est un état des lieux des manuels les plus utilisés pour répertorier le traitement/la présence des activités à l’oral et par la suite, de mettre sur pied des activités-ressources qui seront utilisées par le corps enseignant et seront aussi diffusées sur le réseau SADER-OIF pour homogénéiser la pluralité des approches adoptées intuitivement jusqu’ici par les enseignants.

Références bibliographiques 

  • Blanchet P. et Chardenet P. (dir.), 2011, Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures, EAC / AUF.
  • Cadre européen commun de référence pour les langues, 2000. Didier, Paris.
  • Guennier, N. 1982, Linguistique et norme. Le Français dans le monde. Paris, numéro 169.
  • FIPF. 2011, Curriculum, programmes et itinéraires en langues et cultures. Le Français dans le monde.  Paris, numéro 49.
  • Labov, W. 1978, Le parler ordinaire. Paris : Édition de minuit.
  • Maurer, B. 2011, Enseignement des langues et construction européenne. Le plurilinguisme, nouvelle idéologie dominante. Éditions des archives contemporaines, Paris.
  • National Curriculum Framework Secondary, 2009.
  • Ozolina, O. 2002, XV Skandinavise romanistkongress. Téléchargé le 17/09/12.
  • Pillonel M. et Rouiller J., 2001, L’auto-évaluation : une pratique prometteuse mais paradoxale, Éducateur, numéro spécial 15.
  • Puren, C. 2007, Quelques questions impertinentes à propos d’un cadre européen commun de révérence. Conférence à l’IUFM de Nancy le 9 mai 2007.
  • Tirvassen, R. 2009, École et langues maternelles dans les îles du sud-ouest de l’Océan Indien. L’Harmattan, Paris.

Biographie

Enseignant de français au secondaire pendant 12 ans, formateur de maîtres depuis 2011. Maîtrise en littérature et M. Éd en didactique des langues secondes. Impliqué dans la formalisation de l’évaluation de l’oral, le projet Sankoré, l’introduction des tablettes dans l’enseignement du français. Travaille en vue d’une thèse sur la sociodidactique de l’oral. Plus pour la recherche-intervention. Intéressé par la classe inversée comme système à introduire à Maurice.

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