Titre : La recherche-action, un outil pour l’intervention éducative
La recherche-action[1] représente une des modalités possibles de l’intervention éducative. Son objet est double : à la fois produire de la connaissance, et aussi produire du changement. L’objet de cette communication a pour but de montrer comment, à travers un dispositif de recherche action, il a été rendu possible d’agir, peu à peu, sur « l’effet établissement ».
Le travail présenté s’inscrit dans le cadre d’une recherche en éducation comparée internationale, suite à un appel d’offre de l’UNESP au Brésil sur « la violence dans les établissements scolaires ». Le travail méthodologique de recherche a porté d’une part sur la constitution d’indicateurs sur la violence, qui puissent agir comme des repères de travail, et d’autre part sur la mise en place de dispositifs d’action qui permettent aux participants (directs ou indirects) d’évoluer, de manière consciente ou non. Un processus de co-formation a été élaboré, au travers d’une recherche-action, visant à ce que tous les partenaires de la recherche se forment et s’approprient les éléments de cette recherche.
La recherche-action accomplit et finalise ainsi le travail universitaire, qui est parfois en complète césure avec les terrains, sur lesquels il est censé apporter un éclairage, ou une aide déterminante. En ce sens, elle promeut le statut de praticien-chercheur, au sein d’un chercheur collectif[2].
La méthodologie employée par cette recherche-action est celle du déploiement d’un chercheur collectif coopératif[3]. Cela permet à la fois un encadrement scientifique du travail, et la transformation des acteurs de l’espace éducatif conçu au sens large. Celui-ci s’appuie sur la théorie de l’institution développée par René Loureau[4], modélisée par Jean-Claude Sallaberry[5].
En fin de premier cycle (4 ans) il est légitime de faire un premier bilan à partir de l’analyse des données qui ont été produites, ainsi que des dynamiques qui ont été élaborées et mises en place tout au long de la recherche.
Nous pourrons ainsi regarder la pertinence des indicateurs, l’apport de la recherche comparée, et les modalités de coopération, opérés dans le cadre de ce « chercheur collectif coopératif ».
bibliographie
- Crezé Françoise, Liu Michel (coord.) , (2006), La recherche-action et les transformations sociales, Paris, Editions l’Harmattan, 206 p.
- Francomme Olivier, (2011), La recherche dans le mouvement Freinet : épistémologie du chercheur collectif coopératif, Notes de synthèse pour l’Habilitation à Diriger des Recherches, sous la direction de Jacques Pain, Université de Paris Ouest – Nanterre La Défense.
- Francomme Olivier, (2014), Les chercheurs collectifs coopératifs, L’année de la recherche en sciences de l’éducation, année 2013, éditions l’Harmattan, Paris. (à paraître)
- Lourau René, (1970), L’Analyse institutionnelle, Paris, Ed. de Minuit.
- Sallaberry Jean-Claude, (2004), Théorie de l’institution et articulation individuel-collectif, in Actualité de la théorie de l’institution, s/d Ardoino, Boumard, Sallaberry, Paris, L’Harmattan, (Cognition et Formation),pp.77-112.
Biographie
Dr Habilité à diriger des recherches en Sciences de l’éducation – Université de Picardie Jules Verne
[1] Je prendrai pour référence, la définition donnée par Michel Liu (2006).
[2] Francomme O. (2014).
[3] Francomme Olivier, (2011), La recherche dans le mouvement Freinet : épistémologie du chercheur collectif coopératif, Notes de synthèse pour l’Habilitation à Diriger des Recherches, sous la direction de Jacques Pain, Université de Paris Ouest – Nanterre La Défense.
[4] Lourau René, (1970).
[5] Sallaberry Jean-Claude, (2004), Théorie de l’institution et articulation individuel-collectif, in Actualité de la théorie de l’institution, s/d Ardoino, Boumard, Sallaberry, Paris, L’Harmattan, (Cognition et Formation),pp.77-112.