Depuis 2009, les BU proposent leurs abonnements numériques en accès nomade : vous pouvez consulter de chez vous les revues en ligne, la presse en ligne, les thèses numérisées, les ebooks, des bases de données. La connexion se fait via le site web des BU, avec les logins de votre compte numérique Université de La Réunion. Vous pouvez bien sûr continuer de vous y connecter depuis l’université.
Ce que l’on sait moins est que cet accès hors campus est réservé aux membres de l’université : étudiants, enseignants-chercheurs. Les personnes extérieures n’y ont pas droit. Celles-ci doivent donc se déplacer pour s’y connecter depuis l’université.
Pourquoi l’inscription payante des personnes extérieures à la BU ne couvre-t-elle pas ces accès hors campus ?
Nos contrats d'abonnement avec les fournisseurs de documentation numérique réservent l'accès hors campus à la stricte communauté de l'université : étudiants, enseignants-chercheurs. C’est leurs effectifs qui déterminent les tarifs. Les personnes extérieures, même si elles s’inscrivent à la bibliothèque, ne peuvent donc pas en bénéficier. L’inscription permet uniquement d’emprunter les documents physiques et de bénéficier des services de transport des documents (faire venir des documents d’une autre BU). En revanche, il est toujours possible de venir consulter sur place la documentation électronique.
Puis-je demander une exception ?
Aucune dérogation n'est possible sans contrevenir à nos contrats. Certains fournisseurs ont d'ailleurs mis en place des contrôles dans les universités afin de s'assurer du bon respect de cette règle. Par ailleurs, techniquement, les accès hors campus passent par l'annuaire informatisé de l'université : seuls les membres de l'université figurent dans cet annuaire. Il nous est donc, techniquement et contractuellement, impossible de proposer l'accès hors campus aux personnes extérieures à l’Université, même à titre exceptionnel.
Pourquoi ces restrictions ? (version détaillée)
Ce sont les fournisseurs de la documentation électronique qui imposent cette restriction parce qu'ils considèrent les accès distants comme des accès supplémentaires.
Les universités ont dû se battre pour obtenir le droit de proposer leurs abonnements numériques hors campus, donc sans critère spatial. Et cela alors même que ce sont les universités qui ont mis en place et qui gèrent la solution informatique qui permet l'accès distant. Dans certains cas d'ailleurs, l'abonnement avec accès distant coûte plus cher.
En contrepartie, les fournisseurs exigent que cette mobilité soit réservée aux membres de l'université, seuls pris en compte dans le calcul des tarifs. En effet, les tarifs sont basés sur les effectifs de l'université : nombre d'étudiants et d'enseignants-chercheurs. Ils n'incluent jamais les personnes extérieures, même si elles sont inscrites à la BU en « lecteurs extérieurs ».
En résumé, tous les contrats combinent deux modes d'accès :
- accès sans condition spatiale MAIS réservé aux membres de l'université: accès partout pour les étudiants et enseignants-chercheurs
- accès sans condition de statut de l'usager MAIS avec condition spatiale : accès à tous depuis les locaux de l'université
N’est-ce pas un peu anachronique, en matière de documentation numérique, de continuer d’imposer des conditions de lieux ?
Les bibliothèques universitaires partagent cette analyse d'une certaine vétusté anachronique de l'offre de documentation numérique : les enjeux numériques sont indéniables, et surtout, les pratiques mobiles sont désormais devenues la norme – mais, en face, les enjeux commerciaux des fournisseurs et éditeurs demeurent.
Notre travail quotidien est de faire évoluer la situation avec les fournisseurs, afin que la documentation numérique réponde aux nouveaux usages actuels : il en va de l'accès distant mais aussi de la compatibilité avec les smartphones/tablettes, de l'exploitation des données via des applications extérieures, du text data mining, etc. A titre d'exemple pour les accès nomades, à l'heure actuelle, nous n'avons plus qu'un seul fournisseur qui continue de facturer les accès distants en plus. A l'étranger, certains contrats commencent à inclure les usagers inscrits en "auditeur libre". C’est encore très peu le cas sur le marché français (alors qu’il s’agit parfois des mêmes fournisseurs). Les choses évoluent.