Dire l'Océan Indien, fragments d'un discours scientifique

Deux événements cette semaine placent la représentation de l'Océan Indien au cœur des discours des chercheurs : représentation graphique mais aussi représentations sociales, économiques, juridiques, etc.

Mercredi, La Réunion en cartes. Demain mercredi 4 novembre, c'est d'abord Christian Germanaz qui animera une conférence ouverte à tous sur la mise en carte de l'île de La Réunion : «Un tour de cartes… Une introduction à l’histoire cartographique de La Réunion»

Confdu-4nov2015RDV 4/11/2015 18h30-19h30
Bibliothèque départementale de La Réunion, 173bis, rue Chatel, St Denis. Contact : 0262 21 13 96.

Membre de l'Académie de l'Île de La Réunion, Christian Germanaz est également enseignant-chercheur au Centre de Recherche et d'Etudes en Géographie à l'Université de La Réunion (CREGUR). Ses travaux de géographe portent principalement sur l'analyse des représentations cartographiques des Mascareignes (Réunion, Maurice) et sur l'analyse des productions du savoir géographique sur La Réunion.
Liste de publications.

 

En guise d'illustration, nous avons fait un repérage dans la jolie collection de cartes anciennes de l'océan Indien numérisées par Gallica, la bibliothèque numérique nationale : cartes anciennes de La Réunion | Madagascar | Maurice | Seychelles

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Cette conférence grand public est proposée dans le cadre d'un partenariat avec l’Académie de l’Ile de la Réunion : une conférence tous les 1ers mercredi du mois.

Espaces et représentations. Les représentations de La Réunion ou de l'océan Indien ne sont pas seulement visuelles : elles sont aussi mentales et véhiculent les utopies et les imaginaires d'un espace. "Les Hauts, espace d’utopie ?", interroge le chercheur (1). Elles contribuent à "La fabrique du patrimoine", du nom du Grand séminaire de l'océan Indien de 2013. Le secteur économique n'est pas en reste : "authenticité" du territoire (2) et force symbolique du Piton de La Fournaise (3) ont fortement participé de la construction d'une identité culturelle à destination touristique. D'ailleurs, cette image touristique, n'est-elle pas de plus en plus orientée vers l'intérieur de l'île, et plus seulement vers la mer ?(4) Et puis qu'est-ce qu'une île ? quelles "fonctions d'îles" ? (5)

Dire un territoire, c'est tout cela à la fois et plus encore, entre géographie, histoire, économie et sociétés. Cela vaut bien un grand colloque annuel universitaire. C'est l'objet du second événement de la semaine.

Jeudi et Vendredi, "Dire l'Océan Indien". L'Observatoire des sociétés de l'océan Indien (OSOI) organise les 5 et 6 novembre 2015 à l'Université de La Réunion l'édition 2015 du Grand Séminaire de l'Océan Indien : "Dire l'Océan Indien". Pendant ces deux journées de colloque international, les chercheurs interrogent quatre thématiques : Territoires, Développements, Pouvoirs, Indianocéanie.

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Retrouvez les documents cités à l'Espace Océan Indien de la BU Droit-Lettres. Pendant sa fermeture pour travaux, faites venir les documents à la BU Sciences par notre navette spéciale travaux.

Références : C. Germanaz, (1) "Les Hauts, espace d'utopie? Géographie d’un toponyme imaginé ", dans J-M Jauze, Les Hauts de La Réunion, terres de tradition et d’avenir, 2011, Océan Éditions, p. 15-42. (2) "La problématique de « l’authenticité » dans la construction d’une identité culturelle à destination touristique. Le projet d’Écovillage de l’Ilet à Cordes", dans J-P Lemasson et Ph.Violier, Destinations et territoires, 2010, Presses de l'Université du Québec, p. 220-321 (vol 2). (3) « L’image du Piton de la Fournaise dans les stratégies touristiques de La Réunion », dans D. Bertrand, D. Lieutort, JC Thouret, Villes et volcans, 2009, Presses Universitaires Blaise Pascal, p. 45-70. (4) avec M. Sicre "Du bleu au vert, quand l'île tente de tourner le dos à la mer. L’introduction du paysage végétal dans les images de destination", VertigO, 2012 (5) "De l'escale au relais : suites typologiques et fonctions d'îles", in N Bernardie et F. Taglioni, Les dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires, 2005, Karthala, p. 132-147.

 

Les thèses de l'Université de La Réunion en libre accès

OAW

Semaine du libre accès du 19 au 25/10/2015

Depuis 2010, l’Université de La Réunion diffuse ses thèses en libre accès. Il faut bien sûr que l’auteur donne son accord pour la diffusion en ligne, mais on compte déjà 101 thèses de doctorat librement accessibles depuis l'instauration de cette politique.

Pour compléter cette collection récente, l’ensemble des thèses soutenues à La Réunion avant 2010 a été numérisé. Pour presque un tiers d’entre elles, les auteurs ont donné leur accord pour une diffusion en libre accès et elles sont disponibles sur TEL, l'archive nationale des thèses (99 thèses).

Le dépôt d’une thèse en libre accès sur une plateforme dédiée est un excellent moyen d’améliorer la visibilité de son travail. L’établissement de soutenance n’est plus la porte d’entrée obligatoire pour y accéder et la thèse devient facilement repérable, visible et consultable, d’où que l’on se trouve. Et plus un travail est visible, plus il est cité, commenté et référencé, ce qui contribue à la notoriété de son auteur.

Doctorants, n’hésitez donc plus, et optez pour la diffusion de votre thèse en libre accès! Comment faire ? c'est lors de votre rendez-vous avec la BU, quatre semaines avant votre soutenance de thèse, que vous déposerez vos fichiers de thèse et donnerez votre autorisation future de diffusion web.

Voici plus bas les statistiques de consultation de quinze thèses soutenues à l’Université de La Réunion et récemment mises en ligne sur TEL. Une thèse soutenue en décembre 2014 a déjà été visionnée 348 fois et sa notice TEL 62 fois : c'est dire la puissance d'exposition sur internet de l'open access. Parce que l'open access va de pair avec des standards numériques d'interopérabilité, les thèses sont référencées à la fois en local (BU Réunion) et à l'extérieur sur les grands sites web et moteurs de recherche institutionnels de l'enseignement supérieur et de la recherche : SUDOC (toutes les BU de France), Theses.fr (plateforme nationale des thèses de France), Dart-Europe (thèses d'Europe), etc.

Du 19 au 25 octobre 2015 se déroule la huitième Semaine du Libre Accès.

Un billet inspiré de ce billet de la BULAC 🙂

Semaine internationale du libre accès à La Réunion #OAweek

OAW

Du 19 au 25 octobre 2015 se déroule la huitième Semaine du Libre Accès (en anglais Open Access Week, ou #OAweek sur les réseaux sociaux). Cette semaine internationale dédiée à la promotion du libre accès aux résultats de la recherche "permet à la communauté scientifique d’en savoir plus sur les bénéfices du libre accès, de partager ses connaissances et ses expériences entre collègues, et de contribuer à la promotion du libre accès" (source).

A l'Université de La Réunion, le mouvement du libre accès est bien en marche : il l'est depuis 2010 pour les thèses (avec en outre une numérisation rétrospective pour les plus anciennes), quant aux publications scientifiques, le choix a été fait d'une diffusion dans l'archive ouverte HAL.

Pour vous aider à faire le point, nous rediffusons ici nos précédents billets :

L'OA en bref

"Faites un geste pour la science, libérez vos publications". Dans ce diaporama, notre spécialiste Open Access vous présente le circuit de la publication scientifique et les différentes façons de publier en open access : voie verte et voie dorée, revues ou archives ouvertes, comment connaître les autorisations revues par revues (Sherpa/Roméo).

Concrètement à l'Université de La Réunion, c'est HAL qui a été choisie pour archiver en ligne les publications scientifiques (et TEL, sous partie de HAL pour les thèses). Incontournable dans le paysage académique français, HAL propose de nombreux avantages aussi bien pour les laboratoires que les chercheurs, en plus de la visibilité renforcée et de la diffusion mondiale de la connaissance inhérentes au libre accès : conservation pérenne, possibilités d'export des données pour générer des listes de publications pour un site web, un rapport de recherche, une bibliographie, etc.
Tous nos tutoriels HAL-Réunion. | Accéder à HAL-Réunion

 

A La Réunion, l'Open Access est en marche

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L'Université de La Réunion s'est dotée en novembre dernier d'une politique ambitieuse en matière de libre accès aux résultats de la recherche scientifique, ou Open Access.
Cette politique se compose de deux axes.

D'une part, toute la production scientifique de l'Université du dernier contrat quinquennal (2008-2014) sera signalée sur l'archive ouverte officielle de l'établissement : HAL-Réunion. Les services de la Recherche et la bibliothèque universitaire travaillent conjointement pour verser les références des articles, ouvrages, chapitres d'ouvrage, communication avec ou sans acte, etc.

Débutée il y a 2 ans avec quelques laboratoires-pilotes, cette première phase entre dans sa période finale et devrait être achevée avant la fin de l'année. En 2015, 1483 signalements de publications ont été effectués, dont plus de 600 sur les mois d'août et septembre. Au 27 septembre, HAL-Réunion contient déjà plus de 3000 références de publications.

HAL-Réunion

Évolution des références dans HAL-Réunion

Dans la seconde phase, les publications des chercheurs de l'Université seront archivées en texte intégral sur HAL-Réunion. La BU propose déjà formations et tutoriels vidéo permettant de faciliter la tâche des chercheurs et de les accompagner dans cette activité qui leur permettra d'améliorer la visibilité internationale de leur travaux.HALReunion-tutoriel

Retrouvez ici tous nos billets sur l'Open Access et l'ouverture de la science ("open science")

Le point sur la fraude scientifique

Science Fish, de Steve Rainwater, licence CC BY-SA

Mardi dernier nous vous parlions ici-même des papiers frauduleux, ces fausses publications générées par ordinateur ("fake papers"). Quelques jours auparavant, une polémique éclaboussait la biologie française. Le plagiat fait quant à lui l'objet de vraies campagnes de sensibilisation des communautés universitaires.

La fraude scientifique est définie comme "une action destinée à tromper dans le champ de la recherche scientifique", sous trois formes principales : "la falsification de données, la fabrication de données et le plagiat. (source : wikipédia). De plus en plus relayée dans les médias, elle témoigne à la fois des difficultés de la recherche et de l'importance du pacte de confiance entre science et société.

Pour comprendre l'écho de ces mauvaises pratiques, il faut revenir au contexte de la publication scientifique.

Côté chercheurs, d'abord. La fameuse injonction de publier, "publish or perish" incite les chercheurs à multiplier les publications pour être visibles, reconnus et donc subventionnés. Le système de l'évaluation de la recherche est pourtant fortement critiqué depuis des années mais il peine à trouver d'autres critères que la publication pour évaluer les institutions et leurs équipes. Objet de toutes les attentions, des financeurs aux chercheurs, elle est monnayable et favorise les dérives : technique du salami, renvoi d'ascenseur en matière de citations, choix des projets de recherche en fonction de leur "publiabilité", invisibilité des résultats négatifs... et soumission de faux articles générés par des machines. C'est ici le système de production scientifique qui est pointé du doigt, avec pour risque, en toile de fonds, une stagnation de la recherche.

Photo de Chris Drum, un livre de published & perished  Gilbar, Steven & Dean Stewart (ed) PUBLISHED & PERISHED: Memoria, Eulogies & Remembarances of American Writers, Godine '02, 1st edn, (47 well considered and often startlingly honest appraisals of great names in American literature, memorialized, eulogized, and sometimes criticized by their closest friends and peers

Il existe un autre versant : celui des éditeurs scientifiques. C'est parce qu'ils sont réputés garants de la bonne évaluation scientifique de l'article que les revues scientifiques ont un coût : on paie pour publier et on paie pour accéder à l'article (note 1). Là encore, le contexte joue contre les éditeurs : la montée des tarifs est à l'origine d'un malaise grandissant des chercheurs et des institutions acculés par des budgets en baisse. D'autant que de nouveaux modèles de publication se développent comme l'open access (note 2), la pré-évaluation avant soumission (Rubriq), ou encore l'évaluation post-publication. La tension monte lorsqu'un groupe comme Nature (NPG) lance son service d'accélérateur : payer plus pour être évalué plus vite (et donc publié plus vite). Une science à deux vitesses ?

De la difficulté d'être évalué. Un second risque est l'installation d'un climat de suspicion généralisée entre chercheurs. Pubpeer, spécialiste de l'évaluation collaborative post-publication, est ainsi montré du doigt pour l'agressivité de son principe d'anonymat des commentaires : il suffit de chercher une publication (par son DOI, son auteur, etc.) et l'on peut ajouter un commentaire qui sera public. Ouverture du débat scientifique ou porte ouverte aux dénigrements ou laudations intéressés ? (3)

Dans ce contexte, on comprend que les faux pas des éditeurs qui publient des articles contestables ou contestés (parfois même après des années), ne passent pas. On comprend aussi l'importance pour les institutions de recherche de sensibiliser tous les acteurs aux bonnes pratiques de la recherche et à la reconnaissance des fraudes et manquements. En témoigne ce Guide pour promouvoir une recherche intègre et responsable proposé fin 2014 par le comité d'éthique du CNRS.

Vraiment?

Vraiment?

Notes et références

Aller plus loin :

(1) Pour publier un article, il faut souvent s'acquitter du coût de publication auprès de l'éditeur, jusqu'à 3000$ parfois : ce sont les APC, pour Article processing charge, dont le montant varie selon la notoriété de la revue et son mode d'accès. Publier dans une revue en libre accès coûte ainsi généralement plus cher que dans les revues commercialisées (qui coûtent, elles, une seconde fois au contribuable via les abonnements des chercheurs aux revues, voire une troisième fois si on compte le premier coût de la recherche effectuée en amont de l'article).

(2) Open access : la pression est moindre car le mouvement, dans un contexte de forte légitimité scientifique des éditeurs, a été largement récupéré par les éditeurs avec le modèle "gold open access". Cela dit, la sensibilisation à la diffusion libre et ouverte à tous des résultats de la recherche a fait son chemin.

(3) Le principe d'anonymat de Pubpeer : la question rappelle la vieille interrogation sur la fiabilité de Wikipédia, qui a su mettre, depuis, des gardes-fous. Mais les enjeux diffèrent.

Images : "Science Fish", de Steve Rainwater, licence CC BY-SA. "Published and perished", photo de Chris Drum, un livre de Steven Gilbar Steven et Dean Stewart.

Vers la fin des publications frauduleuses en recherche ?

Techaleidoscope, d'Opensourceway, licence CC-BY-SA

Avez-vous déjà entendu parler des "fake papers", ces publications frauduleuses  "rédigées" automatiquement par ordinateur avec un logiciel comme SCIgen ou Mathgen et soumises à publication ? Elles défraient régulièrement la chronique parce qu'elles mettent en lumière les failles du système de publication des résultats de la recherche, y compris chez les grands éditeurs scientifiques. Elles interpellent également l'éthique du chercheur, vertu cardinale de l'intégrité des activités scientifiques. Une telle fraude expose à la fois le chercheur incriminé, son institution et l'éditeur fautif de la mauvaise (ou fausse ?) évaluation.

C'est d'ailleurs dans ce but qu'avait été créé SCIgen à l'origine, en 2005, par des étudiants : ils voulaient démontrer la supercherie de ces pseudo-conférences qui ne pratiquent aucune évaluation scientifique des papiers soumis. Librement accessible en ligne, le logiciel a servi de canulars, de sensibilisation aux problèmes d'évaluation des revues... et petit à petit de vrai générateur d'articles pour des vrais fraudeurs.

scidetectC'est pourquoi certains ont travaillé à la conception d'un outil détecteur de fraude scientifique. Après les logiciels anti-plagiat, voici donc SciDetect, qui traque les fausses publications scientifiques, un logiciel conçu par l'Université Joseph Fourier de Grenoble et l'éditeur Springer.

La nouvelle fait grand bruit dans les milieux de la recherche et de l'édition. Est-ce que cela signe pour autant la fin des fraudes orchestrées par ordinateur ? Si l'on en croit l'expérience de l'anti-plagiat, c'est une étape qui marque une meilleure sensibilisation mais il est probable que les logiciels s'adaptent pour ne pas être détectés, puis pour mieux détecter, comme pour les antivirus. Toujours est-il que Springer vient tout juste de procéder à un retrait d'une publication : on n'en connait certes pas encore la raison...

Prochain billet : Le point sur la fraude scientifique

Cultures ouvertes du week-end #08/02/2015

Ce week-end, on a choisi de décaler d'un jour notre RDV hebdomadaire "Samedi c'est ‪#‎OpenCulture‬" pour vous accueillir sur le net malgré la grande maintenance de la BU numérique dimanche passé. Compte-rendu de notre dernier #OpenCulture, donc :

Ouvrir la Recherche ? Pour qui ? Pour quoi ? Mais qui peut bien vouloir accéder aux publications scientifiques, en dehors des chercheurs et des étudiants ? Un site web spécialement conçu pour l'occasion en dresse la liste. Une liste qui donne à réfléchir : http://whoneedsaccess.org/

Capture d'écran du site Whoneedsaccess le 08/02/2015

Elargir les accès, cela amène forcément à s'intéresser à l'édition scientifique, dont ses modèles économiques...

La fusion Springer / MacMillan. Petit retour en arrière sur l'un des grands événements dans le monde de l'édition scientifique : la fusion Springer Science / MacMillan (qui publie notamment la célèbre Revue Nature).

Concentration et monopole

Vers un quasi monopole des services dédiés aux chercheurs ? Sans Elsevier et Springer-MacMillan, point de salut pour le chercheur en quête d'outils qui simplifient son quotidien ?

La concentration éditoriale continue :

Côté chercheurs, concrètement, quels sont les coûts ? Quelques chiffres sur...
Les frais de publications http://t.co/xKGyZJUb1W

Les coûts d'accès aux publications : relire notre billet "Le coût de la connaissance"

Quelles alternatives pour ouvrir la Science ? Quelques pistes...

    • Publier ET déposer ses articles dans une "archive ouverte", pérenne, comme HAL. En savoir plus : Publier en Open Access ; tous les billets sur le sujet ici.
    • Comment faire ? la BU vous aide !

En savoir plus sur HAL et les archives ouvertes

En guise de conclusion... Comment ne pas évoquer ce qui est souvent la première publication d'un jeune chercheur : la thèse. Et si votre thèse était votre 1e publication en open access ? relire notre billet spécial Doctorants. 

>>> Retrouvez ici tous nos articles sur l'Open Access et sur l'OpenCulture.

Nature rend accessibles tous ses articles... faut-il vraiment s'en réjouir ?

Nature-journalLe groupe MacMillan qui édite Nature, la plus prestigieuse revue scientifique ainsi que 48 autres titres de très haut niveau, a annoncé le 2 décembre que tous les articles scientifiques de ses revues devenaient "accessibles à la lecture" (free-to-read), puis devant la confusion suscitée par les termes, ils ont renommés leur opération "Partage en lecture seule" (Read-only sharing).

Formidable nouvelle au moment où le mouvement du libre accès à l'information scientifique prend de l'ampleur. Mais en regardant d'un peu plus près, on remarque que les conditions d'accès à ces articles sont drastiquement contrôlées, le "partage" promis par Nature a un véritable coût en terme d'usage !

La lecture des articles devra se faire via un outil propriétaire qui empêchera le lecteur de télécharger, imprimer ou copier/coller le contenu de la publication. Ces verrous électroniques (ou DRM pour Digital Rights Management) rendent également impossible la lecture par les utilisateurs déficients visuels, par les machines (text-mining) ou sur support mobile.

Mais le contrôle ne se limite pas à la lecture, il concerne aussi la diffusion des articles "libérés". Seuls quelques journalistes et blogueurs triés sur le volet ainsi que les institutions abonnées aux revues Nature pourront générer et diffuser un lien VIP menant à ces articles.

Or, comme avec les autres revues scientifiques, les auteurs et lecteurs de Nature se partagent déjà les pdf des publications, plus ou moins directement, plus ou moins discrètement. Nature tente de reprendre le contrôle sur le partage de l'information scientifique en imposant son logiciel bourré de DRM et ainsi savoir qui partage, qui lit, quand, où, quoi, en combien de temps, etc.
Preuve de l'inefficacité des dispositifs de verrouillage du partage, des tentatives de contournement émergent déjà.

Comme le déplore Peter Murray-Rust (chimiste à l'Université de Cambridge) sur son blog, nous sommes peut-être en train d'assister à l'Apple-isation de la communication scientifique dans le sens où tous les maillons de la chaîne éditoriale risquent d'être contrôlés par le propriétaire de la plateforme de diffusion. Même la liberté de la lecture.

 

 

Semaine du Libre Accès #6 // Publier en Open Access

Logo Open Access

Après avoir abordé le Libre Accès du côté "consommateur", pour accéder librement aux résultats de la Recherche, voici quelques informations utiles du côté des "acteurs" : publier en Open Access.

"Faites un geste pour la science, libérez vos publications".
Dans ce diaporama, notre spécialiste Open Access vous présente :

  • les différentes façons de publier en open access
  • les autorisations revues par revues : utiliser Sherpa/Roméo
  • revues et archives ouvertes (plateformes d'articles)

Et si votre thèse était votre 1e publication en Open Access ? Plagiat, visibilité, relations avec les éditeurs... Petit tour d'horizon de la publication en ligne de votre thèse : https://blog.univ-reunion.fr/blogpapang/2014/04/02/pourquoi-publier-ma-these-sur-internet/

Semaine du libre accès #4 // + ergonomique, + puissant, + complet : HAL v3

bandeau HALLa Semaine internationale du Libre accès (20-26 octobre) est le moment idéal pour faire le point sur HAL (Hyper Article en ligne), plus importante archive ouverte française et archive choisie par l'Université de La Réunion pour le signalement de la production scientifique locale.

La version 3 de HAL est sortie le 14 octobre proposant son lot d'améliorations à la fois sur l'interface publique et en coulisse. Tour de piste des nouveautés les plus marquantes :

  • Récupération des données améliorée : afin de passer moins de temps à renseigner les métadonnées des articles déposés. HAL va automatiquement les récupérer du document lui-même ou des identifiants de l'article (DOI ou PMID)
  • Identifiant unique et pérenne du chercheur : IDHAL permettra de lier toutes les publications d'un auteur quel que soit sa forme (Alex Dupont, Alex M. Dupont, A. Dupont, etc.) sous un même identifiant à partir duquel pourront être liés d'autres d'identifiants : ORCID, ResearcherID, IDref, Twitter, blog...
  • Espace CV pour les chercheurs : grâce à IDHAL, il sera désormais très facile de créer une page CV regroupant informations biographiques et liste des publications
  • Recherche dans le texte intégral : grâce au moteur de recherche SolR, la recherche portera désormais sur le texte intégral des articles déposés
  • Métriques plus complètes : en plus des statistiques habituelles de consultation et de téléchargement, HAL propose les Altmetrics (données statistiques à partir des réseaux sociaux) pour les articles disposant d'un identifiant type DOI ou PMID

Les collections HAL des laboratoires de l'Université seront adaptées progressivement au nouvel environnement de la version 3, avant des changements plus profonds et ambitieux pour l'année prochaine.

Semaine du Libre Accès #2

Quelques grands sites web d'Open Access

Le "Libre", vous l'utilisez tous les jours avec Wikipedia, Android... Pour vos études et vos recherches, c'est pareil. Voici quelques exemples selon votre filière :

Tous ces sites web sont référencés dans le moteur de recherche des BU (Papangue) et donc accessibles en quelques clics dès la page d'accueil du site web des BU.

Aller plus loin : découvrir les sites de références dans vos disciplines ? contactez-nous via info-bu NB : Il est aussi possible d'organiser des présentations de ces différents outils.

 

Semaine du Libre Accès #1

OAW
Cette semaine est la Semaine du Libre Accès.
L'ouverture pour principe. Le Libre Accès, ou "Open Access" en anglais, est la mise à disposition en ligne, immédiate et gratuite, des résultats de la recherche. Avec l'Open Access, tout citoyen internaute peut accéder librement aux publications scientifiques, sans payer ni sans qu'une bibliothèque ou un laboratoire paie pour lui. De nombreux sites web proposent ainsi des revues scientifiques et des articles scientifiques ouverts à tous, comme HAL pour la recherche française. On vous en présentera quelques uns plus tard dans la semaine.

OA_phdcomics

Du chercheur aux publications, des publications aux chercheurs. Lorsqu'un chercheur publie en Open Access, son travail est directement accessible en ligne, ouvert à tous. Dans les autres cas, il faut s'abonner aux revues scientifiques, payantes (et parfois très chères). Pourtant, on a déjà financé les travaux de recherche... Est-ce que cela revient à payer plusieurs fois ? Pour le comprendre, demandez à un spécialiste : PhD Comics vous l'explique en BD animée :

NB : Pour les férus de Twitter, on peut suivre les événements de la semaine du libre accès avec #OAWeek2014 et #oawfr14

Séminaire Biophyto : protection agroécologique des cultures et biodiversité

Biophyto2

Le séminaire Biophyto "PROTECTION AGROECOLOGIQUE DES CULTURES ET BIODIVERSITE" se déroulera à l'IUT de St Pierre du 21 au 24 octobre 2014.

L'IUT est partenaire de ce projet de recherche-développement portant sur la production durable de mangues sans insecticide débuté en 2012.

Ce séminaire, ouvert à toutes les personnes intéressées, permettra de discuter des acquis et des résultats obtenus depuis le début du projet, de réfléchir aux suites à envisager. Ce sera un point  d’étape visant à sensibiliser les acteurs sur la démarche de l’agroécologie et de ses pratiques.

Inscription obligatoire auprès de Caroline Gloanec – Chambre d’Agriculture - caroline.gloanec@gmail.com.

Afin d'accompagner ce séminaire, la BU de l'IUT et la BU Sciences vous proposent livres, DVD et articles de revues sur l'agroécologie, l'agriculture durable et l'agriculture biologique

Des bases de données proposées par la BU vous permettront d'accéder à de nombreux articles en ligne ; consultez la page Bases de données et notre liste AZ de Revues en ligne sur le site Web de la BU.

Portraits de chercheurs : Richard Feynman (physique)

Crédit photo : Feynman diagram, par Hollandhoodie, licence Creative Commons BY-ND

Feynman, d'Ottaviani & Myrick.
Un portrait de chercheur à découvrir en BD à la BU SciencesUn peu d'humour, de l'amour -- des sciences et pas que--, de la physique quantique et un petit grain de folie pour montrer les coulisses des travaux de l'un des plus grands scientifiques du XXe siècle : Richard Feynman (1918-1988). De ses recherches top secrètes à Los Alamos (Projet Manhattan) à ses années de professorat à Caltech, Richard Feynman s'est illustré comme un grand passeur de sciences toujours en agitation. Il a été récompensé d'un Nobel de physique en 1965 pour ses recherches sur la théorie de l'électrodynamique quantique relativiste. Très sollicité pour ses talents de vulgarisation, Feynman s'est toujours montré attentif et ouvert aux débats scientifiques. Son influence sur la physique actuelle n'a pas encore été épuisée (théorie des cordes, etc.).

Aller plus loin : Ses célèbres cours de physique sont à présent intégralement en ligne. Bien sûr, on retrouve également ses écrits à la BU Sciences : une bonne dizaine de cours publiés ainsi que divers ouvrages de vulgarisation.

Richard Feynman à la maison : Feynman Why We Did It and What We Left Out par KLGreenNYC licence CC BY-SA

 

Crédit photo :
"Feynman diagram", par Hollandhoodie, licence Creative Commons BY-ND
"Feynman : Why We Did It and What We Left Out" par KLGreenNYC, licence Creative Commons BY-SA

Enquête nationale sur les coûts éditoriaux des revues de recherche

Publishing, par Redspotted, licence CC BY-NC

Une grande étude est en cours concernant les coûts éditoriaux des revues de recherche. Portée par le Collège de l'édition scientifique de la Bibliothèque Scientifique Numérique (BSN), elle s'adresse à toutes les revues de recherche, dans toutes les disciplines, qu’elles soient en libre accès ou en accès exclusif. Dans un premier temps, des entretiens ont été menés avec des représentants de revues. Il s'agit à présent de compléter l'approche qualitative par une collecte des coûts proprement éditoriaux (sans prendre en compte les coûts scientifiques de rémunération des auteurs, reviewer, directeur de rédaction, etc.). C'est l'objet du questionnaire en ligne, ouvert à tous :

L'objectif est de dresser un état des lieux des coûts actuels, afin d'envisager un accompagnement des revues qui souhaitent évoluer vers le libre accès.

A savoir : "Si l’enquête émane d’un organisme français pour produire des recommandations au ministère de la Recherche de la République française, l’enquête n’est pas fermée à ce seul territoire, les revues ayant rarement des périmètres strictement nationaux." Source : BSN

BSN

Crédit photo : Publishing, par Redspotted, licence CC BY-NC