La Réunion était présente aux journées ETD 2016

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La 19ème édition du colloque international Electronic Theses and Dissertations (ETD) a eu lieu pour la première fois en France du 11 au 13 juillet 2016, grâce à l’Université de Lille, organisatrice de l’événement avec le Networked Digital Library of Theses and Dissertations (NDLTD).

Ces journées sont avant tout l'occasion de partager les expériences et les réflexions des différents établissements sur les thèses électroniques. 118 participants de 28 pays ont ainsi échangé et les communications se sont enchaînées pendant trois jours, alternant sessions plénières et sessions parallèles.

Concernant la France, L'ABES a présenté un poster détaillant notre infrastructure nationale et deux universités ont été conviées à présenter leurs circuits et leurs réalisations concernant les thèses électroniques, celle d'Aix Marseille et celle de La Réunion.

Un co-financement entre l'Université de Lille 3, le NTLTD et l'Université de La Réunion a permis la prise en charge de la participation des BU de La Réunion à cet événement. Grâce à ces efforts conjugués, nous avons pu présenter une communication sur les thèses à l'Université de La Réunion, sur notre action en matière de gestion et de valorisation de ces travaux, sur la publication sur HAL des articles de recherche, sur les formations auprès des doctorants tout en présentant les acteurs et le contexte français des thèses électroniques.

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Retrouver le support de l'intervention en ligne

Quelques éléments de la chronologie réunionnaise :

  • une attention très tôt portée à la numérisation de nos thèses, pour pallier l'éloignement entre La Réunion et la métropole
  • l'exploration de solutions logicielles pour gérer les thèses numériques de leur traitement à leur diffusion en ligne
  • le choix de la plateforme publique TEL pour promouvoir la diffusion en libre accès
  • la mise à disposition du nouvel écosystème logiciel national des thèses par l'ABES : nous avons donc rejoint les outils nationaux (cf. poster ABES)
  • l'enrichissement et la valorisation des compétences des doctorants via la construction d'une offre de formation des doctorants

Une diffusion internationale :

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Evolution du nombre de consultations de 7 thèses réunionnaises depuis leur mise en ligne :

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Les données de la recherche. La thématique mise en avant cette année portait sur  "Data and Dissertations". Comment gérer les données produites par les activités de recherche  des doctorants ? collectes d'informations, statistiques, données brutes, mesures, modélisations, corpus d'interviews, sondages, etc. Comment les récupérer, comment les rendre diffusables et sous quelles conditions ? L'enjeu est l'amélioration de la diffusion des résultats de la recherche, à la fois dans une perspective d'évaluation enrichie (vérification des résultats) et dans celle de réutilisation des données pour faciliter les futurs travaux (reproductibilité des expériences, réexploitation dans d'autres études ultérieures, etc.).

Source : http://www.re3data.org/

Plus d’articles sur les thèses ?

6 astuces pour truquer votre H-index

Le H-index est un indicateur bibliométrique en vogue depuis sa création en 2005 par le chercheur en physique Jorge E. Hirsch (Université de Californie à San Diego). L'avantage de cette mesure synthétique et facilement compréhensible est qu'elle résume à la fois la productivité et l'impact des publications d'un chercheur.

Définition : Le H-Index d'un chercheur est le plus grand nombre H de publications tel que chaque article a reçu au moins H citations

Calculer votre H-Index est relativement simple. Classez d'abord tous vos articles scientifiques par ordre décroissant de citations. Attribuez un rang à chaque item. Comparez maintenant le rang des articles et le nombre de citations. Quand le rang de l'article est supérieur au nombre de citations, alors le rang précédent équivaut à votre H-Index :

h-index

Dans l'exemple ci-dessus, le H-Index est de 6. Le rang dépasse le nombre de citations à l'article E (7>3). Le rang précédent est donc le H-Index.

Voici maintenant quelques astuces pour faire progresser votre h-index sans trop vous fatiguer :

  1. Ni trop productif, ni trop d'impact : que vous disposiez de 3 publications citées 1000 fois ou de 1000 publications citées 3 fois, le résultat est le même, votre H-Index sera de 3. Préférez un juste milieu, une publication régulière de papiers modérément influents.
  2. Choisissez la base de données la plus avantageuse : le H-Index est calculé par les principales bases de données bibliographiques : Web of Science, Scopus, Google Scholar. Comme ces bases n'indexent pas les mêmes revues, faites le comparatif pour déterminer laquelle vous est la plus favorable.
  3. Oubliez livres, chapitres et brevets, ne publiez plus que des articles et des conférences : livres, chapitres et brevets sont généralement mal comptabilisés par les bases de données. Optez plutôt pour les types de publication les mieux reconnues dans les bases !
  4. Devenez un passager clandestin de la publication scientifique : le H-Index ne prend en compte ni le nombre de co-auteurs de la publication, ni leur position relative dans la publication. Que vous ayez rédigé seul un livre primé de 700 pages ou que vous soyez 28e co-auteur sur 41, le H-Index sera calculé de la même manière, dés lors pourquoi se compliquer la vie ? Privilégiez le ventre mou du peloton des co-auteurs, il vous garantira une progression régulière sans vous épuiser.
  5. Laissez faire le temps (et arrêtez de publier) : la jeunesse est l'ennemi du H-Index ! Le jeune chercheur combine faible nombre de publications et faible nombre de citations, une véritable tare lorsqu'il s'agit de comparer son H-Index au sein des équipes de recherche. L'astuce consiste à être déjà un chercheur expérimenté avec une production scientifique conséquente. Vous pourrez même vous arrêter de publier bien avant l'âge de la retraite, les citations faisant le travail pour vous, votre H-Index progressera sans que vous vous en souciez. N'oubliez pas, votre H-Index ne pourra jamais diminuer !
  6. Publiez un article négatif de référence internationale : L'astuce ultime pour vous assurer d'un H-Index d'excellence réside dans la publication d'un (et de préférence plusieurs) articles négatifs dans votre champ de recherche. Des articles tellement négatifs qu'ils seront pris en contre-exemple et donc cités en masse par les chercheurs du monde entier. Votre carrière scientifique risque d'être compromise sur le long terme mais vous verrez votre H-Index décoller en flèche vers les sommets de la gloire bibliométrique !

Loin de nous l'idée de vous inciter à manipuler vos indicateurs bibliométriques. Ces quelques astuces ont uniquement pour vocation à vous alerter sur les mécanismes parfois douteux de leur production pour ainsi les utiliser en toute connaissance de cause.

Introduction à la bibliométrie

Vous avez déjà entendu des chercheurs comparer leur h-index avec fièvre et passion sans réellement comprendre de quoi il retourne ?

Le h-index est l'un des indicateurs de l'impact des publications d'un chercheur, parmi d'autres. Cela fait partie de la bibliométrie, que l'on peut définir avec le Comité national d'évaluation de la recherche comme :

« méthode d’analyse quantitative de l’activité de recherche, applicable à toutes les entités de recherche (individus, équipes, établissement, pays) pour mesurer le niveau de production scientifique et son impact »

Pour mieux appréhender les pratiques bibliométriques, les bibliothèques proposent une session d'introduction aux doctorants : "Bibliométrie : panorama, critiques, perspectives".Support de la séance

  • les enjeux de l'évaluation de la recherche
  • les différents indicateurs bibliométriques
  • leurs biais et limites
  • les évolutions de l'évaluation
  • les nouvelles formes de bibliométrie et d'évaluation de la recherche
  • > support en ligne

 

Cette séance s'inscrit dans le cadre des Mardis des BU pour les doctorants.

Vous trouverez d'intéressants compléments en ligne :

(source photo de Sol Goldberg, domaine public)

La documentation numérique dans les médias

La semaine commence avec deux actualités intéressantes dans les médias qui concernent la documentation numérique (universitaire ou non) :

Si l'offre de manuels universitaires en version numérique est encore faible, vos bibliothèques proposent en revanche un certain nombre de manuels scolaires en ligne, du CP au BTS, idéal pour les révisions en Licence ou pour préparer les concours de l'éducation : consultez-les en ligne via KNE et via CNS.

Le sujet vous intéresse ? pour tout contact concernant la documentation numérique à l'université, contactez-nous via docelec[arobase]listes.univ-reunion.fr.

Le point sur la fraude scientifique

Science Fish, de Steve Rainwater, licence CC BY-SA

Mardi dernier nous vous parlions ici-même des papiers frauduleux, ces fausses publications générées par ordinateur ("fake papers"). Quelques jours auparavant, une polémique éclaboussait la biologie française. Le plagiat fait quant à lui l'objet de vraies campagnes de sensibilisation des communautés universitaires.

La fraude scientifique est définie comme "une action destinée à tromper dans le champ de la recherche scientifique", sous trois formes principales : "la falsification de données, la fabrication de données et le plagiat. (source : wikipédia). De plus en plus relayée dans les médias, elle témoigne à la fois des difficultés de la recherche et de l'importance du pacte de confiance entre science et société.

Pour comprendre l'écho de ces mauvaises pratiques, il faut revenir au contexte de la publication scientifique.

Côté chercheurs, d'abord. La fameuse injonction de publier, "publish or perish" incite les chercheurs à multiplier les publications pour être visibles, reconnus et donc subventionnés. Le système de l'évaluation de la recherche est pourtant fortement critiqué depuis des années mais il peine à trouver d'autres critères que la publication pour évaluer les institutions et leurs équipes. Objet de toutes les attentions, des financeurs aux chercheurs, elle est monnayable et favorise les dérives : technique du salami, renvoi d'ascenseur en matière de citations, choix des projets de recherche en fonction de leur "publiabilité", invisibilité des résultats négatifs... et soumission de faux articles générés par des machines. C'est ici le système de production scientifique qui est pointé du doigt, avec pour risque, en toile de fonds, une stagnation de la recherche.

Photo de Chris Drum, un livre de published & perished  Gilbar, Steven & Dean Stewart (ed) PUBLISHED & PERISHED: Memoria, Eulogies & Remembarances of American Writers, Godine '02, 1st edn, (47 well considered and often startlingly honest appraisals of great names in American literature, memorialized, eulogized, and sometimes criticized by their closest friends and peers

Il existe un autre versant : celui des éditeurs scientifiques. C'est parce qu'ils sont réputés garants de la bonne évaluation scientifique de l'article que les revues scientifiques ont un coût : on paie pour publier et on paie pour accéder à l'article (note 1). Là encore, le contexte joue contre les éditeurs : la montée des tarifs est à l'origine d'un malaise grandissant des chercheurs et des institutions acculés par des budgets en baisse. D'autant que de nouveaux modèles de publication se développent comme l'open access (note 2), la pré-évaluation avant soumission (Rubriq), ou encore l'évaluation post-publication. La tension monte lorsqu'un groupe comme Nature (NPG) lance son service d'accélérateur : payer plus pour être évalué plus vite (et donc publié plus vite). Une science à deux vitesses ?

De la difficulté d'être évalué. Un second risque est l'installation d'un climat de suspicion généralisée entre chercheurs. Pubpeer, spécialiste de l'évaluation collaborative post-publication, est ainsi montré du doigt pour l'agressivité de son principe d'anonymat des commentaires : il suffit de chercher une publication (par son DOI, son auteur, etc.) et l'on peut ajouter un commentaire qui sera public. Ouverture du débat scientifique ou porte ouverte aux dénigrements ou laudations intéressés ? (3)

Dans ce contexte, on comprend que les faux pas des éditeurs qui publient des articles contestables ou contestés (parfois même après des années), ne passent pas. On comprend aussi l'importance pour les institutions de recherche de sensibiliser tous les acteurs aux bonnes pratiques de la recherche et à la reconnaissance des fraudes et manquements. En témoigne ce Guide pour promouvoir une recherche intègre et responsable proposé fin 2014 par le comité d'éthique du CNRS.

Vraiment?

Vraiment?

Notes et références

Aller plus loin :

(1) Pour publier un article, il faut souvent s'acquitter du coût de publication auprès de l'éditeur, jusqu'à 3000$ parfois : ce sont les APC, pour Article processing charge, dont le montant varie selon la notoriété de la revue et son mode d'accès. Publier dans une revue en libre accès coûte ainsi généralement plus cher que dans les revues commercialisées (qui coûtent, elles, une seconde fois au contribuable via les abonnements des chercheurs aux revues, voire une troisième fois si on compte le premier coût de la recherche effectuée en amont de l'article).

(2) Open access : la pression est moindre car le mouvement, dans un contexte de forte légitimité scientifique des éditeurs, a été largement récupéré par les éditeurs avec le modèle "gold open access". Cela dit, la sensibilisation à la diffusion libre et ouverte à tous des résultats de la recherche a fait son chemin.

(3) Le principe d'anonymat de Pubpeer : la question rappelle la vieille interrogation sur la fiabilité de Wikipédia, qui a su mettre, depuis, des gardes-fous. Mais les enjeux diffèrent.

Images : "Science Fish", de Steve Rainwater, licence CC BY-SA. "Published and perished", photo de Chris Drum, un livre de Steven Gilbar Steven et Dean Stewart.

Vers la fin des publications frauduleuses en recherche ?

Techaleidoscope, d'Opensourceway, licence CC-BY-SA

Avez-vous déjà entendu parler des "fake papers", ces publications frauduleuses  "rédigées" automatiquement par ordinateur avec un logiciel comme SCIgen ou Mathgen et soumises à publication ? Elles défraient régulièrement la chronique parce qu'elles mettent en lumière les failles du système de publication des résultats de la recherche, y compris chez les grands éditeurs scientifiques. Elles interpellent également l'éthique du chercheur, vertu cardinale de l'intégrité des activités scientifiques. Une telle fraude expose à la fois le chercheur incriminé, son institution et l'éditeur fautif de la mauvaise (ou fausse ?) évaluation.

C'est d'ailleurs dans ce but qu'avait été créé SCIgen à l'origine, en 2005, par des étudiants : ils voulaient démontrer la supercherie de ces pseudo-conférences qui ne pratiquent aucune évaluation scientifique des papiers soumis. Librement accessible en ligne, le logiciel a servi de canulars, de sensibilisation aux problèmes d'évaluation des revues... et petit à petit de vrai générateur d'articles pour des vrais fraudeurs.

scidetectC'est pourquoi certains ont travaillé à la conception d'un outil détecteur de fraude scientifique. Après les logiciels anti-plagiat, voici donc SciDetect, qui traque les fausses publications scientifiques, un logiciel conçu par l'Université Joseph Fourier de Grenoble et l'éditeur Springer.

La nouvelle fait grand bruit dans les milieux de la recherche et de l'édition. Est-ce que cela signe pour autant la fin des fraudes orchestrées par ordinateur ? Si l'on en croit l'expérience de l'anti-plagiat, c'est une étape qui marque une meilleure sensibilisation mais il est probable que les logiciels s'adaptent pour ne pas être détectés, puis pour mieux détecter, comme pour les antivirus. Toujours est-il que Springer vient tout juste de procéder à un retrait d'une publication : on n'en connait certes pas encore la raison...

Prochain billet : Le point sur la fraude scientifique

Cultures ouvertes du week-end #08/02/2015

Ce week-end, on a choisi de décaler d'un jour notre RDV hebdomadaire "Samedi c'est ‪#‎OpenCulture‬" pour vous accueillir sur le net malgré la grande maintenance de la BU numérique dimanche passé. Compte-rendu de notre dernier #OpenCulture, donc :

Ouvrir la Recherche ? Pour qui ? Pour quoi ? Mais qui peut bien vouloir accéder aux publications scientifiques, en dehors des chercheurs et des étudiants ? Un site web spécialement conçu pour l'occasion en dresse la liste. Une liste qui donne à réfléchir : http://whoneedsaccess.org/

Capture d'écran du site Whoneedsaccess le 08/02/2015

Elargir les accès, cela amène forcément à s'intéresser à l'édition scientifique, dont ses modèles économiques...

La fusion Springer / MacMillan. Petit retour en arrière sur l'un des grands événements dans le monde de l'édition scientifique : la fusion Springer Science / MacMillan (qui publie notamment la célèbre Revue Nature).

Concentration et monopole

Vers un quasi monopole des services dédiés aux chercheurs ? Sans Elsevier et Springer-MacMillan, point de salut pour le chercheur en quête d'outils qui simplifient son quotidien ?

La concentration éditoriale continue :

Côté chercheurs, concrètement, quels sont les coûts ? Quelques chiffres sur...
Les frais de publications http://t.co/xKGyZJUb1W

Les coûts d'accès aux publications : relire notre billet "Le coût de la connaissance"

Quelles alternatives pour ouvrir la Science ? Quelques pistes...

    • Publier ET déposer ses articles dans une "archive ouverte", pérenne, comme HAL. En savoir plus : Publier en Open Access ; tous les billets sur le sujet ici.
    • Comment faire ? la BU vous aide !

En savoir plus sur HAL et les archives ouvertes

En guise de conclusion... Comment ne pas évoquer ce qui est souvent la première publication d'un jeune chercheur : la thèse. Et si votre thèse était votre 1e publication en open access ? relire notre billet spécial Doctorants. 

>>> Retrouvez ici tous nos articles sur l'Open Access et sur l'OpenCulture.

Cultures ouvertes du samedi #17/01/2015

Dernière livraison du "Samedi c'est ‪#‎openculture‬" avant la réouverture des campus et des BU ce lundi. Cette fois-ci, on privilégie le mode sérieux des universitaires : l'ouverture des sciences.

Opensourceway, licence CC BY-SA

Petite revue des tweets du jour via notre compte @bu974 :

Bonne lecture et n'hésitez pas à faire suivre autour de vous

Semaine du Libre Accès #6 // Publier en Open Access

Logo Open Access

Après avoir abordé le Libre Accès du côté "consommateur", pour accéder librement aux résultats de la Recherche, voici quelques informations utiles du côté des "acteurs" : publier en Open Access.

"Faites un geste pour la science, libérez vos publications".
Dans ce diaporama, notre spécialiste Open Access vous présente :

  • les différentes façons de publier en open access
  • les autorisations revues par revues : utiliser Sherpa/Roméo
  • revues et archives ouvertes (plateformes d'articles)

Et si votre thèse était votre 1e publication en Open Access ? Plagiat, visibilité, relations avec les éditeurs... Petit tour d'horizon de la publication en ligne de votre thèse : https://blog.univ-reunion.fr/blogpapang/2014/04/02/pourquoi-publier-ma-these-sur-internet/

Semaine du Libre Accès #2

Quelques grands sites web d'Open Access

Le "Libre", vous l'utilisez tous les jours avec Wikipedia, Android... Pour vos études et vos recherches, c'est pareil. Voici quelques exemples selon votre filière :

Tous ces sites web sont référencés dans le moteur de recherche des BU (Papangue) et donc accessibles en quelques clics dès la page d'accueil du site web des BU.

Aller plus loin : découvrir les sites de références dans vos disciplines ? contactez-nous via info-bu NB : Il est aussi possible d'organiser des présentations de ces différents outils.

 

Semaine du Libre Accès #1

OAW
Cette semaine est la Semaine du Libre Accès.
L'ouverture pour principe. Le Libre Accès, ou "Open Access" en anglais, est la mise à disposition en ligne, immédiate et gratuite, des résultats de la recherche. Avec l'Open Access, tout citoyen internaute peut accéder librement aux publications scientifiques, sans payer ni sans qu'une bibliothèque ou un laboratoire paie pour lui. De nombreux sites web proposent ainsi des revues scientifiques et des articles scientifiques ouverts à tous, comme HAL pour la recherche française. On vous en présentera quelques uns plus tard dans la semaine.

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Du chercheur aux publications, des publications aux chercheurs. Lorsqu'un chercheur publie en Open Access, son travail est directement accessible en ligne, ouvert à tous. Dans les autres cas, il faut s'abonner aux revues scientifiques, payantes (et parfois très chères). Pourtant, on a déjà financé les travaux de recherche... Est-ce que cela revient à payer plusieurs fois ? Pour le comprendre, demandez à un spécialiste : PhD Comics vous l'explique en BD animée :

NB : Pour les férus de Twitter, on peut suivre les événements de la semaine du libre accès avec #OAWeek2014 et #oawfr14

Lire et analyser en automatique toutes les revues en ligne ? Les enjeux du "text data mining"

Crédit photo : Big oil, de jumpinjimmyjava, licence CC-BY-NC,

Avec le numérique, les usages évoluent. La mobilité est l'exemple le plus connu : désormais on peut accéder de partout, au bureau comme chez soi, aux revues en ligne de son université, à ses résultats d'examen, à ses documents de travail partagés, ou encore aux meilleurs scores de son jeu vidéo préféré. L'augmentation exponentielle des capacités de stockage, de calcul et de traitement par l'informatique est une autre révolution : tout est transformable en données informatiques et donc exploitable par des machines. Quoi de plus naturel alors qu'envisager la lecture, l'analyse et l'exploitation automatique de l'ensemble des publications scientifiques ?

Le text data mining et les revues en ligne scientifiques. Le text data mining, également appelé TDM ou fouille de texte, représente à ce titre l'un des nouveaux gros enjeux de nos abonnements de documentation électronique en matière de soutien à la Recherche. Jusqu'alors, les contenus des abonnements étaient lus par des humains. A présent, ils peuvent être lus (et analysés, traités, etc.) par des machines. Ces possibilités de traitement informatique ouvrent de nouveaux horizons pour les chercheurs :

  • croisement des données issues de différents abonnements,
  • élargissement des corpus de recherche des chercheurs,
  • nouvelles méthodologies d'analyses,
  • repérages de tendances "faibles" (peu repérables par des lectures humaines),
  • etc.

C'est pourquoi de nombreux instituts de recherche dans le monde mettent en place des dispositifs techniques de text data mining. C'est d'ailleurs l'un des objectifs de la future "Bibliothèque scientifique numérique" française : la future plateforme web de la BSN devrait proposer des services de fouilles et traitements automatisés sur les contenus numériques souscrits ou achetés par les bibliothèques. Les contrats signés dans le cadre d'ISTEX, destinés à alimenter cette plateforme, incluent les usages TDM.

Côté publications scientifiques, certains grands éditeurs académiques proposent de commercialiser ces usages jugés "supplémentaires" : on parle de nouvelles licences d'abonnement spéciales text data mining, à payer en plus des abonnements classiques. Cela rappelle l'époque où les fournisseurs faisaient payer en plus les "accès hors campus" des étudiants et enseignants-chercheurs des établissements, alors même que c'étaient les universités qui mettaient en place les solutions techniques d'accès distant.

Outre l'aspect financier, certains éditeurs imposent des restrictions qui dénaturent le text data mining. C'est le cas d'Elsevier dans la proposition de licence nationale (qui est toujours en cours de négociation) : l'accès et l'analyse automatisée des publications Elsevier ne serait autorisée que via l'application informatique proposée par Elsevier par tronçon de 10 000 articles maximum à la fois, avec droits de citation en cas de publication des résultats n'excédant pas 350 mots (1). Ou le cas de Springer qui souhaite connaître le détail du projet de recherche avant d'autoriser (ou non) le data mining (3). N'est-ce pas prendre le risque d'un trop grand poids des éditeurs à la fois dans l'orientation des politiques de recherche et dans la connaissance des projets en cours ?

Arguments des éditeurs, enjeux pour la recherche universitaire, vigilance : tout cela est très bien expliqué dans le communiqué Couperin / ADBU sur l'édition scientifique et le text data mining. Le texte appelle à réviser la législation pour protéger ces usages : intégrer les exceptions d'usages pédagogiques et de recherche dans les droits de propriété intellectuelle (cela couvrirait le TDM), en suivant l'exemple de la Grande Bretagne ou la jurisprudence américaine. Il invite également à refuser les restrictions aux TDM. Par delà la technicité du débat, le text data mining apparait comme un révélateur des enjeux actuels de la collaboration entre les acteurs de la Recherche et les éditeurs commerciaux.

  • Accès direct au Communiqué Couperin / ADBU (PDF)
  • Ajout 17/12/2015 : l'excellent blog/carnet de recherche "Introduction aux humanités numériques" propose une introduction claire et détaillée au "Text Mining : quand le texte devient donnée"

Crédit photo : Big oil, de jumpinjimmyjava, licence CC-BY-NC
(1) et (2) Source : le communiqué Couperin / ADBU, page 4 et 5, qui détaille également ses sources.

Le coût de la connaissance

Dollars on a plate, de TaxCredits, licence CC-BY-2.1

Il y a deux ans, nous évoquions sur ce blog les difficultés d'accès aux résultats de la recherche, notamment sous leur forme la plus connue : les revues scientifiques. Le billet s'intitulait : Le savoir scientifique deviendra-t-il un produit de luxe ? Les publications coûtent cher, la situation n'a pas changé. Le contexte s'est même durci : les budgets des universités régressent et nombreuses sont les universités qui se voient obligées de résilier une partie de leurs abonnements numériques. La presse nationale s'en est largement fait l'écho (Le Monde du 12/02/2014, p.12). Notre université n'échappe pas à la règle, en procédant cette année à des suppressions d'abonnements, après une précédente vague en 2013, et après diverses baisses successives du budget alloué à la documentation physique traditionnelle (ouvrages, manuels et revues imprimés).

Les critères de choix des désabonnements. Il faut savoir que 65% du budget "Documentation électronique" de l'Université de La Réunion est sous engagement : il s'agit d'abonnements pluriannuels, aux tarifs négociés mais à la résiliation impossible pour 2014. Cela empêche toute politique documentaire. Parmi les 35% restants, les critères de sélection ont été : la priorité au texte intégral ; la priorité à la pédagogie et à la recherche ; l'exclusivité des revues ou bases en ligne ; éviter les réengagements pluriannuels qui présentent trop de risques en période de restrictions budgétaires annuelles.

Le mouvement des "licences nationales" en France (#istex). Parallèlement, de nouveaux abonnements ont été annoncés pour 2014 : il s'agit en réalité non d'abonnements mais d'achats nationaux d'archives de quelques grandes revues (ou packages de revues de grands éditeurs). Le coût se fait donc en une seule fois, au niveau national, avec garantie de la pérennité d'accès aux numéros des revues achetées. Les enjeux et modalités sont très clairement détaillés sur le site web dédié des "licences nationales". Les choses se compliquent lorsqu'une licence nationale se met en place sous la forme d'un abonnement pluriannuel de cinq ans... avec l'éditeur Elsevier, venant ainsi compléter la licence nationale de l'achat d'archives Elsevier ISTEX.

Le cas Elsevier, le marché Elsevier 2014-2018. Beaucoup de choses ont été dites sur Elsevier et ce n'est pas fini. A l'étranger, il y a d'abord eu cette pétition The cost of knowledge, qui invitait les chercheurs à un certain boycott de l'éditeur pour leurs prochaines publications. Plus largement, les universités manifestent leur résistance à continuer de consacrer une part toujours croissante de leur budget aux grands éditeurs, dont Elsevier devient presque le symbole négatif, même s'il n'est pas le seul. Il faut dire que l'allocution de l'un de ses dirigeants, rappelant l'impérieuse nécessité de la confidentialité des négociations et tarifs pour maintenir son business modèle (... sinon les prix risqueraient de baisser), dépenses publiques ou non, n'est pas passée inaperçue. Contraintes financièrement, les universités font donc des choix. Mais les suppressions d'abonnement, entre autres mesures d'économie, accentuent les inégalités entre établissements : l'idée de proposer un abonnement national aux revues Elsevier semble donc une bonne idée... tant que son financement vient en plus. La difficulté du marché Elsevier est là, d'autant que le contrat engage pour 5 années.

Quel modèle adopter entre égalité d'accès et maîtrise locale de son budget ? entre licence nationale et autonomie des universités ? Un abonnement national pluriannuel à Elsevier ne risque-t-il pas d'exposer davantage les autres ressources numériques souscrites en local par les universités ?

Crédit photo : "Dollars on a plate", de TaxCredits, licence CC-BY-2.0 

Pourquoi publier ma thèse sur internet ?

writing thesis, de sam hames

Lorsque vous soutenez votre thèse, vous devez indiquer si vous êtes d'accord pour la diffusion internet de votre thèse. Le plus souvent, vous êtes intéressé(e) par la visibilité offerte par le web mais vous songez également au risque des copier-coller intempestifs (plagiat) et l'opportunité d'une édition commerciale (publier). Voici quelques recommandations du service Thèses des BU de l'Université de La Réunion.

Diffusion web = Une vraie visibilité

Avec la publication sur internet, votre thèse sera visible dans les grands moteurs de recherche spécialisés dans les publications scientifiques et les travaux universitaires :

  • France : Theses.fr, le portail national des thèses françaises
  • Europe : Dart-Europe, le portail européen des thèses
  • Monde : les annuaires spécialisés dans les thèses, mais aussi les grands moteurs de recherche spécialisés dans les publications scientifiques de tout ordre : Google Scholar, Web of Science, Scopus, Francis, Pascal, Pubmed, etc.

Exemple de recherche : pasolini fassbinder theatre. Google Scholar donne 218 résultats : le 1e résultat est une thèse électronique de l'Université de Montpellier : belle visibilité ! (2e résultat sur 288 000 dans Google.fr)

Visibilité = Une garantie contre le plagiat

Les universités se dotent depuis plusieurs années de mécanismes anti-plagiat chargés de repérer, automatiquement ou à la demande, les suspicions de plagiat concernant les travaux universitaires rendus. Publiée sur le web, votre thèse sera visible dans les grands moteurs de recherche, dont les moteurs spécialisés dans les publications scientifiques et universitaires comme Google Scholar (cf. liste plus haut). Cela signifie que les logiciels anti-plagiat repéreront facilement les tentatives de plagiat de votre travail, puisqu'ils s'appuient sur ces sites (notamment) pour repérer les copier-coller et autres mésusages. De plus, la mise en ligne de votre thèse numérique via votre BU apporte un horodatage qui permet de prouver votre antériorité en cas de litige. Ainsi, accessible à tous sur le web, votre thèse présente moins de risques d'être plagiée.

Et l'édition commerciale de ma thèse ? 

L'autorisation de diffusion sur internet que vous nous accordez n'est pas exclusive : vous conservez tous vos droits, en particulier celui de diffuser votre thèse par d'autres moyens (publics ou privés) que ceux que nous mettons à votre disposition. Si vous envisagez la publication de votre thèse avec un éditeur commercial, sachez donc que cela reste légalement compatible avec la diffusion internet en amont de votre thèse numérique telle que vous le propose l'Université. Avec l'Université, il s'agit de la version de votre thèse telle qu'elle a été soutenue à l'Université, et donc validée (après corrections si votre jury de thèse vous les a demandées). Votre thèse sera ainsi diffusée en "open access". Avec un éditeur commercial, votre thèse sera vraisemblablement remaniée. Autrement dit, publier numériquement sa thèse en open access n'est plus un obstacle à sa publication imprimée commerciale : pour preuve ces deux exemples à Limoges et à Lyon 3.

Dans tous les cas, vous restez libre de revenir à tout moment sur la diffusion internet de votre thèse. Il vous suffit d'avertir l'Université qui effectuera les démarches nécessaires pour suspendre cette publication dans les meilleurs délais.

En cas de projet sérieux de publication, le mieux est de prendre contact avec les éditeurs en amont, pour connaître leur politique en matière d'open access. Sur la question des droits d'auteur, ce document du CNRS est assez complet. Vous pouvez aussi prendre conseil avant de négocier vos droits avec un éditeur, contactez info-bu.

Cas particulier des démarchages par les maisons d'édition. Certaines maisons démarchent systématiquement les personnes ayant soutenu un mémoire (d'école, d'université), une thèse, un HDR, etc. pour leur proposer l'édition commerciale. Quelques points de vigilance. 1) Législation : par exemple les "Editions Universitaires Européennes" étant une maison d'édition privée, c'est la législation allemande qui s'applique en cas de litige. 2) Cession des droits : il est fortement déconseillé de signer un contrat indiquant une cession complète des droits exclusifs.  3) Responsabilité de l'auteur. Bien veiller à ne pas se retrouver dans la situation où l'auteur reste seul responsable en cas de litige : une édition commerciale impose un travail de négociation des droits annexes, élément par élément : les tableaux, graphiques, illustrations de votre thèse sont légaux tant qu'il s'agit d'un travail non commercial à des fins de recherche (on parle de droit de citation). Ils contreviennent au droit d'auteur et à la propriété intellectuelle dès qu'il s'agit d'une publication commerciale. 4) Services proposés par l'éditeur : travail de mise en page, relecture et corrections, assistance pour la négociation des droits annexes. 5) Toujours se renseigner sur l'éditeur qui vous démarche (via Google ou autre).

D'une façon générale, il est toujours recommandé de se méfier des propositions de publication commerciale "en l'état" (c'est à dire sans aucune retouche de votre thèse).

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Crédits photo : Writing Thesis, de Sam Hames, licence CC-BY-SA 2.0