Il y a 150 ans : le premier voyage cyclo-touristique en vélocipède

Velocipede Michaux-1 - tetedelacourse sous licence CC BY-SA 2.0

Velocipede Michaux-1 - tetedelacourse sous licence CC BY-SA 2.0

C'était autour du 25 août 1865. Trois hommes, les frères René et Aimé Olivier et leur ami Georges de la Bouglise partirent de Paris pour rejoindre la maison familiale des Olivier près d'Avignon. Ils vont mettre huit jours pour faire ce voyage en vélocipède. Mais savez-vous ce qu'est un vélocipède? Quelle est la différence avec la bicyclette et son ancêtre, la draisienne?

Le vélocipède est en fait l'étape intermédiaire entre la draisienne et la bicyclette. La draisienne, dont le brevet a été déposé en 1818, était constituée d'un cadre en bois reliant deux roues, muni d'une selle et d'un guidon et qu'on faisait avancer en marchant. Le serrurier Pierre Michaux et son fils Ernest ajoutèrent un pédalier à la roue avant. La roue avant devint aussi plus grosse que la roue arrière. Les Michaux firent breveter leur vélocipède amélioré, comprenant un système de freins, en 1868. A noter qu'un autre Français, Pierre Lallement, revendiqua avoir inventé le système à pédales à peu près en même temps que les Michaux.

Les premières courses commencèrent en 1867. Le prince impérial, fils de Napoléon III, aima tant ce mode de locomotion qu'il fut surnommé "Vélocipède IV" par les caricaturistes. Mais le vélocipède coûte cher et est peu confortable : les roues sont cerclées de fer. Imaginez circuler sur une route pavée avec de telles roues! Le mécanisme d'entraînement avec chaîne et pignons permit de déplacer les pédales sous la selle et d'augmenter la vitesse de déplacement. En 1869, le cerclage de fer est remplacé par du caoutchouc. En 1888, un Américain, John Boyd Dunlop, invente le pneumatique, mais il faut attendre 1891 pour que les frères Michelin inventent la chambre à air, qui est démontable. C'est à partir de ce moment que le vélo, raccourci de vélocipède, devient vraiment populaire. Des industries se mirent à produire beaucoup de vélocipèdes à peu de frais, ce qui permit aux classes populaires d'accéder à cet objet. Et c'est ainsi qu'il passa de loisir à mode locomotion...

Pour en apprendre un peu plus sur le vélo :

Articles de Wikipédia sur le vélocipède et sur la bicyclette

Le Vélocipède, sa structure, ses accessoires indispensables, le moyen d'apprendre à s'en servir en une heure par Alexis-Georges Lefebvre, 1868, sur Gallica

Pour fêter cet anniversaire, un petit groupe de 7 vélocipédiste reproduisit en août 2015 le voyage Paris-Avignon des frères Olivier et de leur ami de la Bouglise, leur récit se trouve sur velocipedistes.com

En BU :

Vélo vert (Riverside publ – 1989)

Maillot jaune : regards sur cent ans du Tour de France [ouvrage édité à l'occasion de l'exposition "Maillot jaune, centenaire du Tour de France", Musée auto-moto-vélo, Châtellerault, 21 mai-23 novembre 2003] (Atlantica Musée national du sport – 2003)

La reine bicyclette : histoire des Français à vélo / Laurent Védrine (Talweg – 2013)

La Réunion : du sommet des montagnes au battant des lames / Julien Chauveau (Big bike magazine n°46, Éd. Nivéales – 2009)

La Réunion à vélo : 55 circuits découverte / Stéphane Bénard ; Maëla Winckler (Austral éd. – 2012)

Le Tour de France et le vélo : histoire sociale d'une épopée contemporaine / Philippe Gaboriau (Éd. l'Harmattan – 1995)

Julien Absalon : objectif Pékin / Jean-François Verrier; Emmanuel Georges (Supermouche productions prod., distrib. – 2008)

Bien pratiquer le vélo : en tout terrain, sur route, sur piste choisir son matériel, les bons réglages, les pathologies, bien s'équiper, bien s'alimenter / Jean-Pascal Romeur (C. Geoffroy – 2009)

En savoir plus sur... Einstein et la relativité

Albert Einstein, early 1900's - huanjo sous licence CC BY-SA 2.0

Albert Einstein, early 1900's - huanjo (licence CC BY-SA 2.0)

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la physique a un souci : entre les théories de l'électrodynamique de l'époque et les résultats expérimentaux, il y a des contradictions qui ne peuvent s'expliquer. On croyait alors que les ondes avaient absolument besoin d'un milieu pour pouvoir se propager. L'éther était ce milieu invisible. Mais les tentatives de calculer le mouvement de la Terre par rapport à l'éther n'arrivaient pas à des conclusions probables. Il restait toujours une zone d'ombre.

C'est en 1905 qu'Albert Einstein publie son article “De l'électrodynamique des corps en mouvement” (mais en allemand). Il s'appuie sur les travaux des physiciens qui l'ont précédé, comme James Clerk Maxwell, Henri Poincaré ou Hendrik Lorentz. Cet article pose les bases de ce qui s'appelle maintenant la relativité restreinte :

  • Les lois de la physique sont invariables dans tous les systèmes référentiels inertes, c'est-à-dire non-soumis à une accélération
  • La vitesse de la lumière dans le vide est toujours la même, indépendamment de la vitesse de déplacement de la source ou de l'observateur

On pourrait rajouter, par rapport aux croyances de l'époque, qu'il stipule aussi que la notion d'éther est superflue. De plus, cette nouvelle théorie réunit en un seul ensemble deux paramètres auparavant considérés comme distincts : l'espace et le temps.

Mais cette théorie n'explique toujours pas tout. Notamment, elle ne prend pas en compte la notion d'accélération et ne peut pas fonctionner avec la théorie de la gravité d'Isaac Newton. Einstein retourne donc au travail et publie en 1915 la théorie de la relativité générale, qui refond les principes de la gravitation tout en respectant les principes de la théorie de la relativité. Deux mathématiciens, Marcel Grossmann et David Hilbert, ont aidé Albert Einstein dans la conception de cette nouvelle théorie.

La relativité générale ajoute à la relativité restreinte l'idée qu'une masse peut déformer l'espace-temps. Elle remplace la notion de force par la courbure de l'espace-temps. La théorie de gravitation d'Isaac Newton est toujours valable à basse vitesse, par contre quand on se rapproche de la vitesse de la lumière, il faut utiliser la théorie de la relativité générale.

Pour voir les détails de ces travaux et en apprendre davantage :

Sur Internet :

Dans vos BU :

L'Agence spatiale européenne prévoit de lancer le 2 décembre 2015 le satellite LISA Pathfinder de la base de Kourou en Guyane. Le but de ce satellite est de tester des technologies pour le futur lancement du laboratoire spatial LISA, qui observera la présence d'ondes gravitationnelles, prévues par Einstein grâce à sa théorie de la relativité.

Quelques articles sur le sujet :

LISA Pathfinder est prêt au décollage, 30 novembre 2015, sur le site de l'ESA

LISA Pathfinder overview, 16 octobre 2015, sur le site de l'ESA

LISA Pathfinder : le retour d'Einstein, 27 août 2015, sur le site de la Cité de l'espace

LISA Pathfinder mission journal : approaching lauch, sur le site elisascience.org, pour suivre le lancement

Les premières revues scientifiques

Journal des sçavans sur gallica.bnf.fr

Journal des sçavans sur gallica.bnf.fr

C’était il y a fort, fort longtemps, 350 ans pour être exact, dans des pays fort, fort lointains : la France et l’Angleterre.

Le 6 janvier 1665, parut à Paris le premier numéro du Journal des sçavans, le premier périodique littéraire et scientifique d’Europe. Il fut supprimé en 1792 et reprit en 1816, sous le nouveau nom de Journal des savants.

Cette revue avait pour but de proposer une bibliographie détaillée des principaux livres publiés en Europe, des nécrologies de savants célèbres, de rapporter les principales découvertes en physique et chimie, dans les arts et sciences, c’est-à-dire les nouvelles machines et inventions, les mathématiques, l’astronomie et l’anatomie. Elle souhaitait aussi discuter des décisions rendues par les tribunaux séculiers, ecclésiastiques et universitaires. Bref, il ne devait rien se passer en Europe intéressant les gens de lettres qui ne puisse être appris par la lecture de cette revue.

Dans le premier numéro, on y trouve notamment une mention des nouveaux télescopes de Giuseppe Campani, qui lui ont permis d’étudier Jupiter et Saturne, une critique de la seconde édition de 1664 du Traité de l’Homme de René Descartes et l’annonce de la naissance d’un monstre près d’Oxford (en fait, des sœurs siamoises).

La revue sur le site de Gallica où on peut accéder aux archives de 1665 à 1944

Sur Persée.fr, on peut accéder aux articles de 1909 à 2009

Contacté par le Journal des sçavans pour leur faire part des nouvelles publications d’ouvrages, le secrétaire de la Royal Society of London décida de faire paraître sur ses propres deniers un périodique dédié complètement aux sciences. Le 6 mars 1665, parut le premier numéro de Philosophical Transactions, Giving some Account of the present Undertakings, Studies, and Labours of the Ingenious in many considerable parts of the World, connu plus simplement sous le nom de Philosophical Transactions of the Royal Society.

En 1887, le journal se scinda en deux séries : Philosophical Transactions of the Royal Society A: Physical, Mathematical and Engineering Sciences et Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences.

N’ayant jamais eu d’interruption de publication, c’est la revue scientifique qui a la plus longue longévité.

Dans son premier numéro, la revue relate, entre autres, une amélioration des verres optiques, la découverte de la grande tache rouge de Jupiter, des observations de comètes et une nouvelle manière de tuer les crotales.

Le site de la Royal Society sur lequel on peut accéder aux archives de 1665 à 1886

Les accès de la BU à la revue Philosophical Transactions of the Royal Society