Les revues Science de l'AAAS accessibles

Les bibliothèques universitaires vous proposent de tester pendant 90 jours les revues de la famille "Science" de l'Association américaine pour l'avancement des sciences (AAAS) ; association à but non-lucratif qui contribue à développement les relations entre scientifiques :

Science

Science a été au centre d'importantes découvertes scientifiques depuis sa fondation en 1880, grâce au capital de démarrage de Thomas Edison. Aujourd'hui, Science continue de publier ce qu'il y a de mieux dans le domaine de la recherche scientifique, avec des articles qui figurent constamment parmi les plus cités dans le monde.


Science Classic

Science Classic donne accès aux archives numérisées en texte intégral de Science depuis son premier numéro en 1880 jusqu'en 1996. Les lecteurs auront à portée de main des articles clés de l'histoire des sciences de la fin du XIXe siècle au début du XXIe siècle, y compris des recherches sur le génome humain, les gènes du cancer du sein et du côlon, et le condensat de Bose-Einstein en physique.

Science Classic est le complément idéal à la version en ligne de Science qui donne accès depuis 1997 à l'édition actuelle. Les archives numériques sont entièrement intégrées au contenu actuel de Science, ce qui facilite la recherche dans l'ensemble de la collection.


Science Signaling

Science Signaling offre aux chercheurs la ressource la plus à jour pour des recherches et des commentaires révolutionnaires dans le domaine dynamique de la signalisation cellulaire. De la science fondamentale à la conception de produits thérapeutiques, des molécules à la conception de réseaux et de systèmes, cette ressource électronique hebdomadaire permet à vos chercheurs, professeurs et étudiants d'avoir une longueur d'avance.


Science Translational Medicine

Science Translational Medicine est une revue hebdomadaire consacrée à la recherche et aux questions d'intérêt majeur pour la communauté de la médecine translationnelle. Les sujets de médecine translationnelle pouvant faire l'objet d'une présentation comprennent les résultats de recherche originaux, les discussions ou les analyses qui rapprochent le domaine de l'objectif d'amélioration de la santé humaine ou du diagnostic et le traitement des maladies.


Science Immunology

Science Immunology publiera des articles de recherche originaux, évalués par des pairs et fondés sur la science, qui feront état des progrès critiques dans tous les domaines de la recherche immunologique, y compris les nouveaux outils et techniques importants. Les domaines couverts vont des études de base sur la biologie de l'immunité innée et adaptative aux contributions immunitaires à la santé et aux maladies.


Science Robotics

Science Robotics publie des articles de recherche originaux, révisés par des pairs, scientifiques ou techniques qui font progresser le domaine de la robotique. La revue présente également des revues commandées par le rédacteur en chef. Une équipe internationale de rédacteurs en chef de la revue Science Robotics tient les articles à la même norme de haute qualité que celle qui caractérise les revues de la famille Science.

Zoom sur ... L'Information Géographique

L'Information Géographique est une revue généraliste, elle aborde tous les thèmes disciplinaires. Une de ses originalités est de contribuer à la réflexion sur l’enseignement de la géographie et de proposer des pistes pédagogiques et des matériels adaptés à la pratique.
L'actualité disciplinaire et les évènements mondiaux sont privilégiés et traités synthétiquement dans des dossiers, des documents, et à travers la recension et les comptes rendus de sites Internet, de thèses et de livres.

Quelques numéros en version papier sont disponibles à la BU :
Quoi de neuf en géographie urbaine ? / Numéro coordonné par Cynthia Ghorra-Gobin et Flaminia Paddeu
Patrimoines du monde / [coordination : Vincent Coëffé et Jean-René Morice]
L'image en géographie / [coordination : Hervé Régnauld]
L'aménagement en débat / [coordination : Frédéric Santamaria]
Géomusique / [coordination : Nicolas Canova et Yves Raibaud]
...etc

et tous les numéros version électronique depuis 2006 jusqu'à maintenant sont à retrouver via la plateforme CAIRN (accès depuis bu.univ-reunion.fr).

Publier la Science : 2 actualités qui illustrent la vitalité de l'Open Access et 1 outil pour se repérer dans les revues

HAL dans Pubmed

 bandeau HAL

Depuis quelques mois, Pubmed permet de signaler, en plus de l'article vers le site de l'éditeur, la version gratuite disponible dans une archive ouverte (lorsqu'elle existe et si les responsables de la dite archive ont fait le travail d'implémentation dans Public).

Pour la grande archive ouverte française HAL, c'est le CCSD qui est à la manœuvre : ça y est, on peut désormais retrouver les liens vers l'article en libre accès dans HAL, à côté du traditionnel lien Editeur. L'intérêt ?

"Toute personne souhaitant consulter l’article, mais ne disposant pas d’un abonnement à la revue, peut ainsi accéder au contenu du document qui l’intéresse."

Autrement dit, c'est une meilleure visibilité pour les travaux français et aussi un  service de promotion du libre accès au niveau international. L'open access vient compléter l'édition scientifique traditionnelle sur abonnement. 

Exemple : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28088052

Plus d'info dans ce billet du blog du CCSD.

Sociologie du travail rejoint OpenEdition (Revues.org) et opte pour l’accès ouvert

Autre information en provenance de la galaxie OpenEdition : "La revue Sociologie du travail met un terme au contrat qui la liait à Elsevier depuis 1999 et passe à une diffusion intégralement numérique et en accès ouvert sur OpenEdition/Revues.org."

A lire sur http://leo.hypotheses.org/13372 et revue à retrouver sur OpenEdition/Revues.org https://journals.openedition.org/sdt

Où publier ? L'outil "Think, Check, Submit" désormais francisé

A tester en ligne : http://thinkchecksubmit.org/translations/french/
La traduction française n'est pas encore optimale... mais le site web a le mérite de proposer des listes de questions utiles pour choisir sa revue. Un guide utile pour des premières publications ? Evaluation par les pairs ? revue répertoriée dans les grands annuaires officiels de l'open access comme le DOAJ s'il s'agit d'une publication en libre accès ? rôle de l'éditeur ? pays d'origine (et quelques conseils liés) ? etc. L'initiative est sans doute imparfaite là aussi, avec toute la difficulté de simplifier des parcours complexes à partir de critères qu'il faut bien choisir et qui font débat...  Un peu comme la vogue du fact-checking, à double tranchant.
Donc : à tester ! (ou pas)

Si ces sujets vous intéressent, le site web LALIST d'INIST CNRS propose une excellente veille sur l'information scientifique et technique : http://lalist.inist.fr

Le point sur la fraude scientifique

Science Fish, de Steve Rainwater, licence CC BY-SA

Mardi dernier nous vous parlions ici-même des papiers frauduleux, ces fausses publications générées par ordinateur ("fake papers"). Quelques jours auparavant, une polémique éclaboussait la biologie française. Le plagiat fait quant à lui l'objet de vraies campagnes de sensibilisation des communautés universitaires.

La fraude scientifique est définie comme "une action destinée à tromper dans le champ de la recherche scientifique", sous trois formes principales : "la falsification de données, la fabrication de données et le plagiat. (source : wikipédia). De plus en plus relayée dans les médias, elle témoigne à la fois des difficultés de la recherche et de l'importance du pacte de confiance entre science et société.

Pour comprendre l'écho de ces mauvaises pratiques, il faut revenir au contexte de la publication scientifique.

Côté chercheurs, d'abord. La fameuse injonction de publier, "publish or perish" incite les chercheurs à multiplier les publications pour être visibles, reconnus et donc subventionnés. Le système de l'évaluation de la recherche est pourtant fortement critiqué depuis des années mais il peine à trouver d'autres critères que la publication pour évaluer les institutions et leurs équipes. Objet de toutes les attentions, des financeurs aux chercheurs, elle est monnayable et favorise les dérives : technique du salami, renvoi d'ascenseur en matière de citations, choix des projets de recherche en fonction de leur "publiabilité", invisibilité des résultats négatifs... et soumission de faux articles générés par des machines. C'est ici le système de production scientifique qui est pointé du doigt, avec pour risque, en toile de fonds, une stagnation de la recherche.

Photo de Chris Drum, un livre de published & perished  Gilbar, Steven & Dean Stewart (ed) PUBLISHED & PERISHED: Memoria, Eulogies & Remembarances of American Writers, Godine '02, 1st edn, (47 well considered and often startlingly honest appraisals of great names in American literature, memorialized, eulogized, and sometimes criticized by their closest friends and peers

Il existe un autre versant : celui des éditeurs scientifiques. C'est parce qu'ils sont réputés garants de la bonne évaluation scientifique de l'article que les revues scientifiques ont un coût : on paie pour publier et on paie pour accéder à l'article (note 1). Là encore, le contexte joue contre les éditeurs : la montée des tarifs est à l'origine d'un malaise grandissant des chercheurs et des institutions acculés par des budgets en baisse. D'autant que de nouveaux modèles de publication se développent comme l'open access (note 2), la pré-évaluation avant soumission (Rubriq), ou encore l'évaluation post-publication. La tension monte lorsqu'un groupe comme Nature (NPG) lance son service d'accélérateur : payer plus pour être évalué plus vite (et donc publié plus vite). Une science à deux vitesses ?

De la difficulté d'être évalué. Un second risque est l'installation d'un climat de suspicion généralisée entre chercheurs. Pubpeer, spécialiste de l'évaluation collaborative post-publication, est ainsi montré du doigt pour l'agressivité de son principe d'anonymat des commentaires : il suffit de chercher une publication (par son DOI, son auteur, etc.) et l'on peut ajouter un commentaire qui sera public. Ouverture du débat scientifique ou porte ouverte aux dénigrements ou laudations intéressés ? (3)

Dans ce contexte, on comprend que les faux pas des éditeurs qui publient des articles contestables ou contestés (parfois même après des années), ne passent pas. On comprend aussi l'importance pour les institutions de recherche de sensibiliser tous les acteurs aux bonnes pratiques de la recherche et à la reconnaissance des fraudes et manquements. En témoigne ce Guide pour promouvoir une recherche intègre et responsable proposé fin 2014 par le comité d'éthique du CNRS.

Vraiment?

Vraiment?

Notes et références

Aller plus loin :

(1) Pour publier un article, il faut souvent s'acquitter du coût de publication auprès de l'éditeur, jusqu'à 3000$ parfois : ce sont les APC, pour Article processing charge, dont le montant varie selon la notoriété de la revue et son mode d'accès. Publier dans une revue en libre accès coûte ainsi généralement plus cher que dans les revues commercialisées (qui coûtent, elles, une seconde fois au contribuable via les abonnements des chercheurs aux revues, voire une troisième fois si on compte le premier coût de la recherche effectuée en amont de l'article).

(2) Open access : la pression est moindre car le mouvement, dans un contexte de forte légitimité scientifique des éditeurs, a été largement récupéré par les éditeurs avec le modèle "gold open access". Cela dit, la sensibilisation à la diffusion libre et ouverte à tous des résultats de la recherche a fait son chemin.

(3) Le principe d'anonymat de Pubpeer : la question rappelle la vieille interrogation sur la fiabilité de Wikipédia, qui a su mettre, depuis, des gardes-fous. Mais les enjeux diffèrent.

Images : "Science Fish", de Steve Rainwater, licence CC BY-SA. "Published and perished", photo de Chris Drum, un livre de Steven Gilbar Steven et Dean Stewart.

Vers la fin des publications frauduleuses en recherche ?

Techaleidoscope, d'Opensourceway, licence CC-BY-SA

Avez-vous déjà entendu parler des "fake papers", ces publications frauduleuses  "rédigées" automatiquement par ordinateur avec un logiciel comme SCIgen ou Mathgen et soumises à publication ? Elles défraient régulièrement la chronique parce qu'elles mettent en lumière les failles du système de publication des résultats de la recherche, y compris chez les grands éditeurs scientifiques. Elles interpellent également l'éthique du chercheur, vertu cardinale de l'intégrité des activités scientifiques. Une telle fraude expose à la fois le chercheur incriminé, son institution et l'éditeur fautif de la mauvaise (ou fausse ?) évaluation.

C'est d'ailleurs dans ce but qu'avait été créé SCIgen à l'origine, en 2005, par des étudiants : ils voulaient démontrer la supercherie de ces pseudo-conférences qui ne pratiquent aucune évaluation scientifique des papiers soumis. Librement accessible en ligne, le logiciel a servi de canulars, de sensibilisation aux problèmes d'évaluation des revues... et petit à petit de vrai générateur d'articles pour des vrais fraudeurs.

scidetectC'est pourquoi certains ont travaillé à la conception d'un outil détecteur de fraude scientifique. Après les logiciels anti-plagiat, voici donc SciDetect, qui traque les fausses publications scientifiques, un logiciel conçu par l'Université Joseph Fourier de Grenoble et l'éditeur Springer.

La nouvelle fait grand bruit dans les milieux de la recherche et de l'édition. Est-ce que cela signe pour autant la fin des fraudes orchestrées par ordinateur ? Si l'on en croit l'expérience de l'anti-plagiat, c'est une étape qui marque une meilleure sensibilisation mais il est probable que les logiciels s'adaptent pour ne pas être détectés, puis pour mieux détecter, comme pour les antivirus. Toujours est-il que Springer vient tout juste de procéder à un retrait d'une publication : on n'en connait certes pas encore la raison...

Prochain billet : Le point sur la fraude scientifique