Anne Julie

«L´expérience de la mobilité donne le sens des responsabilités»

Anne Julie, diplômée d’études d’Allemand à la Réunion en 2004 et aujourd’hui traductrice à Munich, parle de ses expériences professionnelles et universitaires en Allemagne.

« Le rêve de l‘Allemagne

Bien avant de débuter mes études de LLCE à l’Université de La Réunion, une chose était sûre : je voulais à tout prix passer au moins un an en Allemagne.
Ma licence en poche, mon rêve se réalisa en 2004 : une année d’assistanat dans un lycée (Oberschule) à Berlin, pour éventuellement tenter le CAPES après et devenir professeur d’allemand ! L’aventure commence…

De Berlin à Freiburg : «Être dans un nouvel environnement […] permet de nous « tester » réellement dans notre domaine »

Après avoir effectué cette année d´assistanat à Berlin en 2004-2005, qui m’a apporté énormément, je me suis décidée à entamer une année supplémentaire en Allemagne, mais cette fois dans une petite ville au sud-ouest nommée Freiburg im Breisgau. J´ai profité de cette autre opportunité qui s´offrait à moi pour pouvoir être à nouveau dans le pays, j´ai donc choisi de participer à l´échange Erasmus et j´ai étudié deux semestres à l´Université Albert-Ludwig dans le cadre de ma maîtrise d’allemand.

L´année 2005-2006 en tant qu´Erasmus était une très bonne expérience, autant sur le plan universitaire que sur le plan personnel. En effet, être dans un nouvel environnement universitaire permet de nous « tester » réellement dans notre domaine, pour moi, dans le domaine de la langue allemande. C´est en quelque sorte l´achèvement des années « théoriques » que j´ai eues à l´université et que je mets en pratique à l´étranger.

S’ouvrir à d’autres perspectives : l’orientation vers l’interprétariat, « la passerelle entre Munich et Paris »

Après ma soutenance de maîtrise à l’Université de La Réunion, j’ai voulu repartir en Allemagne, mais cette fois, avec un autre objectif : me replonger dans un deuxième cycle d’études de traducteur-interprète. A l’époque, j’avais 24 ans et j’aurais pu commencer à entrer dans la vie active…mais, cette idée me trottait constamment dans la tête et je ne voulais pas rater cette chance…J’ai donc passé les tests d’entrée dans une école à Munich et j’y étais reçue ! C’est parti pour mes trois « dernières » années d’étude ! Trois ans plus tard (juillet 2010), j’ai donc réussi mon examen de traductrice (« Staatsexamen ») et quelques mois plus tard, ce sont les débuts dans la vie active. Dans un premier temps, j’ai travaillé dans une agence média à Munich en tant que traductrice, mais j’étais également responsable de projets pour les clients français ; j’étais donc la passerelle entre Munich et Paris.

En 2013, j’ai changé d’entreprise, je suis toujours traductrice à Munich. L’entreprise est plus axée dans le domaine informatique et de solutions de messagerie professionnelles. Ce poste très varié m’amène à traduire divers textes (communiqués de presse, logiciels internes, site Web, etc.) dans ma langue maternelle.

Résumé des expériences : l’épanouissement total

Ces « expériences et à présent ma vie allemande » m’ont beaucoup apporté : l’ouverture d’esprit, la tolérance, l’enrichissement intellectuel, l’indépendance, l’épanouissement total. Dans ce parcours, je n’ai jamais rencontré d’obstacle lié au fait que j’étais réunionnaise ou que j’avais étudié à la Réunion. Je me suis toujours sentie parfaitement intégrée. Le fait de partir à l’étranger m’a aussi permis de comprendre et de m’adapter à des modes de vie complètement différents des miens. L’expérience de la mobilité donne le sens des responsabilités. Lors d’un choix, il n’y a personne pour couvrir vos bêtises ! C’est ainsi que cette expérience à l’étranger est une expérience enrichissante, qui forge le caractère : se retrouver seul avec des repères bouleversés et devoir se réadapter à tout poussent à l’autonomie et à la débrouillardise. On gagne forcément en maturité en s’ouvrant à d’autres expériences de vie et de relation.«